A peine un an après avoir surpris le monde métallique avec un "Reborn" (2007) reprenant des hymnes des années 80 à la sauce heavy symphonique, la bande des Northern Kings est de retour avec un "Rethroned" utilisant les mêmes ingrédients. Seul changement au sein du line-up, Mirka Rantanen (Thunderstone, Kotipelto, Ari Koivunen...) assure toutes les parties de batterie en lieu et place de Anssi Nykanen et Sami Osala. L'effet de surprise étant désormais éventé, les quatre célèbres vocalistes finlandais se retrouvent dans l'obligation de redoubler leurs efforts pour continuer à justifier leur escapade et garder un intérêt à leur nouvel opus.
Bien que respectant beaucoup son original, la cover du 'Training Montage' de Vince DiCola annonce cependant quelques évolutions. Thème du film Rocky IV, cet instrumental représente une belle introduction et préfigure les reprises de plusieurs titres tirés de bandes originales cinématographiques. C'est le cas du premier single, 'Kiss From A Rose', tube de Seal issu de Batman Forever, et qui, si il est lui aussi assez respectueux de l'original, n'en est pas moins une belle réussite en se faisant accrocheur avec notamment une association des quatre voix qui fait merveille. Enfin, le 'A View To A Kill' de Duran Duran se fait grandiloquent. Plus puissant que l'original présent sur la B.O du James Bond du même nom (Dangereusement votre en France), il est également l'occasion de constater quelques proximités entre la voix de Tony Kakko et celle de son interprète original, Simon LeBon.
En dehors de ces excursions en terres filmiques, le reste est assez inégal avec quelques grosses surprises comme un 'Wanted Dead Or Alive' (Bon Jovi) devenu un speed symphonique puissant et cinglant, ou la reprise iconoclaste du 'My Way' de Frank Sinatra intégrant quelques éléments instrumentaux du 'The Show Must Go On' de Queen et offrant une impressionnante performance de Jarkko Ahola. Quant au 'I Should Be So Lucky' de Kylie Minogue, il se transforme en une pièce sombre et étouffante à l'accélération finale déjantée. Par contre, à l'image du 'Nothing Compares To U' de Prince / Sinead O'Connor, le reste ne décolle jamais vraiment, malgré une belle démonstration de Tony Kakko et un joli solo final sur ce dernier. Prévisibles ('Strangelove' ou 'Killer'), trop respectueux de l'original ('Roisin Dubh (Black Rose) A Rock Legend'), ou au délire pas totalement maîtrisé ('Take On Me'), ces titres se révèlent un ton en-dessous de leurs compagnons de tracklist.
Assez inégal, "Rethroned" ne transforme pas totalement l'essai réussi avec son prédécesseur. Il n'en possède pas moins quelques pièces qui continueront à déboussoler l'auditeur qui n'en attendait pas moins en se plongeant dans ce deuxième épisode des aventures des Northern Kings. Cependant, les faiblesses apparaissant sur certains titres semblent prouver que les Finlandais ont fait le tour de la question en seulement deux albums. Sans successeur depuis bientôt 10 ans, il y a de fortes chances pour que "Rethroned" soit le dernier témoignage discographique de cette association dont l'originalité ne pourra néanmoins pas être contestée.