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""The Night Siren" cache derrière un brouillard ténébreux érigé par le Maître une lumière aveuglante à la beauté sublime."
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4/5
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Il y a deux ans, nous avions quitté le Maître des guitares entouré de sa compagnie de loups noctambules, en lui laissant quelque temps pour reprendre son souffle après cette enchanteresse randonnée entre ombre et lumière : à l’époque, Steve Hackett nous avait régalés d’un album varié, émouvant et ultra-mélodique dont lui seul détient la secrète formule magique. Aujourd'hui il nous offre une nouvelle production, "The Night Siren".
Dans ce nouvel effort, Steve Hackett revient plus en forme que jamais, entouré d'une cohorte d'artistes aux horizons musicaux qui se complètent sans jamais se percuter, et nous conte les chants des terres lointaines, portés par des variations musicales venues d'ailleurs. Il use ainsi d'une palette d'instruments issue de tous les continents comme pour élaborer un patchwork musical grandeur nature.
Mais, non content d'être une icône de la guitare, il semble aussi vouloir ressusciter l’esprit de la Genèse. Ce qui se présente comme une nouvelle pierre d'angle à l'édifice de notre englishman semble avoir fait la paix avec son passé et paraît vouloir renouer avec ce dernier. Toutefois, son jeu de guitare est métamorphosé, en prise directe avec son époque, car au sein de vibrations vaporeuses, il distille des sonorités rugueuses qui s'approchent parfois du hard rock ('Behind The Smoke').
Puis, la deuxième étape semble presque plus légère en regard de la lourdeur moite précédente, comme une ode onirique sur laquelle la mélodie est omniprésente et où dépouillé d'une certaine gravité, le musicien s'amuse : les chœurs grandiloquents rappellent certaines glorieuses heures ainsi que le premier voyage avec son "Acolyte". Ensuite, 'El Nino' dévoile un travail sur la six-cordes tout en délicatesse, comme des touches de couleurs impressionnistes chatoyantes.
Qu’on le veuille ou non, et même si cela peut fâcher certains grognons, l'empreinte de Genesis est toujours bien présente dans les lignes mélodiques nées des mains de Hackett. Il est même possible d'entrevoir des intonations qui rappellent inévitablement 'Blood on the Rooftops', ou encore 'Firth of Fifth', ou bien pourquoi pas 'Harold The Barrel'...
Enfin, 'The Gift' est beau à pleurer, comme une ode à la muse qui l'accompagne depuis des années. Ce "Night Siren" est une étape sur laquelle la simplicité et la beauté cohabitent, s'accouplent et engendrent des instants magiques. La six-cordes de Steve n'a donc jamais été aussi belle, aussi éclatante.
Steve Hackett signe avec "The Night Siren" une pierre angulaire à son édifice monumental. Toutefois, si l'opus précédent pouvait proposer des nouveautés au travers de sonorités multiples issues de contrées éloignées, ce dernier poursuit dans la même voie : le fan pourra ainsi ressentir une légère déception en constatant que les mêmes bases sont à nouveau utilisées, ou que cet opus nous replonge dans les débuts entamés par "Voyage of The Acolyte"...
"The Night Siren" est une œuvre dont les qualités se dévoilent au fil des écoutes multiples, qui derrière un brouillard de façade cache une lumière aveuglante à la beauté sublime, une galette sur laquelle on découvre des compositions variées aux structures savamment pensées et aux mélodies inoubliables.
Plus d'information sur
http://www.hackettsongs.com/
LISTE DES PISTES:
01. Behind the Smoke 02. Martian Sea 03. Fifty Miles from the North Pole 04. El Niño 05. Other Side of the Wall 06. Anything but Love 07. Inca Terra 08. In Another Life 09. In the Skeleton Gallery 10. West to East 11. The Gift
FORMATION:
Amanda Lehmann: Chant Benedict Fenner: Claviers Dick Driver: Contrebasse Ferenc Kovács: Trompette Gary O'Toole: Batterie Jo Hackett: Chant Rob Townsend: Saxophone, Flûte, Flageolet, Duduk, Quena, Clarinette Basse Roger King: Claviers Sara Kovács: Didgeridoo Steve Hackett: Chant / Guitares / Oud, Charango, Sitar, Harmonica Christine Townsend: Invité / Violon, Alto Gulli Briem: Batterie / Invité / Percussions John Hackett: Invité / Flute Kobi Farhi: Chant / Invité Leslie-miriam Bennett: Claviers / Invité Malik Mansurov: Invité / Tar Mira Awad: Chant / Invité Nad Sylvan: Chant / Invité Nick D'Virgilio: Batterie / Invité Troy Donockley: Invité / Cornemuse Irlandaise
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(3) AVIS DES LECTEURS
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Conquis par "Wolflight", j'ai traîné (une fois de plus) avant de me décider à découvrir "The Night Siren", globalement présenté par la critique comme moins consistant. Effectivement, il n'a pas l'envergure de son prédécesseur, et pourtant, Steve Hackett prend du plaisir à nous offrir, encore et toujours, du Steve Hackett.
Avec le quatuor d'ouverture notamment (jusqu'à 'El Nino'), le Maître nous prouve que son inspiration est toujours présente, en matière d'écriture aux sons bien trempés, un art de produire un prog musclé qui lui appartient indéniablement. Mais la suite n'est pas en reste, et si certains morceaux peuvent sembler moins emblématiques, tous me ramènent plus ou moins aux épisodes épico oniriques de la grande époque ; comme 'West to East', prolongeant la rêverie atmosphérique de l'inoubliable "Guitar Noir". Mention spéciale pour l'addictif 'In the Skeleton Gallery', l'hypnotique à tiroirs de la sélection, tel que Steve se plaît souvent à les livrer dans le dernier quart de ses galettes. Au final, sans être impérissable, c'est un album qui va revenir quelques fois dans mes playlists.
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Oui, mais …
Curieusement, je n’ai pas été convaincu par "Night Siren" comme je l’avais été par "Wolflight". Malgré un réel effort de diversité, la synthèse des différents styles est moins aboutie que précédemment, et Steve use de son savoir-faire pour livrer des morceaux plus convenus ('West to East', 'Inca Terra' ou 'Anything but Love', limite mièvre) . Reste de bon passages (l’instrumental tendu 'El Nino, la deuxième partie de 'In Another Life’), avec un travail sur les sons de guitare comme toujours excellent. Je suis cependant personnellement plus réservé sur l’interprétation, studieuse mais ne provoquant pas le petit choc sous le diaphragme qui fait le sel des grandes sensations : à l’écoute d’un 'The Gift' d’inspiration pourtant très camélienne, on mesure la différence avec un Latimer, moins technique et pourtant tellement plus sensible…
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je trouve que nous avons là un album bancal, avec certes un grand virtuose (réecoutez le solo de guitare d'Anything But Love) mais qui peine à convaincre sur la durée, malgré un réveil intéressant en fin de course. Je pense que Steve Hackett est un guitariste doué, mais pas un compositeur accompli. Il ferait des merveilles dans un groupe, mais en solo, c'est d'une autre paire de manches, avec malgré tout, un très bon premier album et d'autres albums qui surfent sur Genesis. Donc, si Steve Hackett n'avait pas fait partie de Genesis, en parlerions-nous aujourd'hui de manière déchaînée?
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(0) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
3.8/5 (4 avis)
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STAFF:
3.3/5 (6 avis)
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EN RELATION AVEC STEVE HACKETT
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DERNIERE INTERVIEW
STEVE HACKETT (03 FEVRIER 2017)
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Music Waves a de nouveau rencontré Steve Hackett pour évoquer la sortie de son 25e album solo "The Night Siren" mais également l'année écoulée particulièrement sombre en termes de disparition de héros musicaux...
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