Musicalement il n’y a pas de révolution et c’est tant mieux. Car ce que l’on attend de Tagada c’est ce punk qui déboite avec une pincée de metal crossover, comme un mariage entre Bérurier Noir, Sheriff ou The Exploited avec Suicidal Tendencies. Mais il y a des évolutions avec le côté metal accentué par moments comme sur ‘Le Dernier Baril’ et sa face indus. Au chant Niko Jones impressionne toujours, il a cette hargne qui colle au mur et un côté poète engagé qui hurle et vit ses paroles avec intensité. Cela donne un disque engagé d’une rare force qui ne plaira pas à tout le monde car le groupe ne cache pas son côté anarchiste ancré à gauche.

Les thèmes abordés sont en phase avec notre époque, écologie, droit des femmes, fanatisme et intolérance et les crises actuelles. ‘Nous Avons la Rage’ et son clip participatif revient sur la crise des gilets jaunes et ne mâche pas ses mots en forme de cri de révolte. A ce niveau ‘A Feu et à Sang’, ‘Les 4 Éléments ‘ ou ‘Un Lion En Cage’ et son côté Noir Désir sont des hymnes en forme d’appel à la rébellion. L’écologie est abordée sur ‘L’Addition’ et le message est une claque taillée dans le meilleur d’un punk incisif. On retrouve aussi un titre fort avec ‘La Biche et le Charognard’ qui évoque le mouvement MeToo et le combat féministe. Enfin le groupe jette aussi un regard vers le passé et l’avenir. Il y a de la nostalgie sur ‘De Rires et de Larmes’, de la colère sur ‘La Nouvelle Génération’ sur la jeunesse sacrifiée et un appel à l’union sur un splendide ‘Les Autres’.