Qui dit réédition, dit rétrospectives historiques. Keef Hartley est un batteur à l’expérience déjà solide quand il décide avec Miller Anderson (chant et guitare) de former son propre groupe. L’un de ses premiers contacts fut de remplacer Ringo Star au sein de Rong Storms and The Humicanes, las d’une tournée. Il travaille ensuite avec The Artwoods, pendant 4 ans (de 64 à 67) où il rencontre Jon Lord. Puis il se lie d’amitié avec John Mayall avec lequel il fait de longues tournées et quelques albums studios. A noter aussi son passage chez Jethro Tull (69).
Aussi, on peut dire que The Keef Hartley Band est le résultat de ses multiples expériences musicales. En 4 ans, ils firent 6 albums, toutes dans une veine jazz blues psyché prog avec parfois, une touche de hard rock et à d’autres moments des ambiances country rappelant justement John Mayall (« Another time, another place »).
The time is near est le 3ème album du groupe, il sort en 1970 et reçoit un succès très honorable en Angleterre. La formation s’est surtout fait connaître grâce à sa flamboyante prestation à Woodstock (c’était d’ailleurs un des rares groupes anglais à participer au festival). Eclectic disc nous permet d’avoir pour la 1ère fois en CD « The time is near » et « overdog ». Pour ma part, je ne connaissais pas ce groupe avant d’en faire ici les chroniques.
Je découvre donc un mélange original de jazz (présence de cuivres tout au long des morceaux : trompettes, saxo), de blues (guitares et rythmes bluesy), de hard rock (quelques riffs de guitares bien senties et des rythmes accrocheurs), et de rock progessif (nombreux breaks, passages planants, développements musicaux longs, présence du violon et de la flûte). Un fourre tout qui semble surprenant en comparaison des styles stéréotypés dans lesquels certains groupes progressifs d’aujourd’hui se confinent.
Pourtant, il n’était pas rare, en ces débuts des 70’s, de voir des groupes oser des mélanges inédits et réussir à conquérir le cœur des foules (dès sa sortie « The time is near » est rentré dans les charts américains et anglais)..
La suite de leur carrière fut moins glorieuse car après leur dernier album paru en 1972, The Keef Hartley Bands est tombé dans l’oubli, malgré 2 albums solo en 1973 et en 1975 de Keef Hartley. Il n’est pas extravagant de penser que s’ils avaient continué leur carrière, la bande à Keef aurait pu se tailler une place au soleil dans les années 1970 aux côtés des pointures qui se rapprochent de son style (Colosseum, Curved Air, par moment, on pense aussi un peu à Uriah Heep).
Une trouvaille à conseiller à ceux qui désirent découvrir des vieux groupes du début des 70’s et à qui la fusion des styles ne fait pas peur. Il est juste dommage qu’on n’ai pas le droit, comme toutes bonnes rééditions devraient le proposer, à des bonus inédits du groupe.