A peine six mois se sont écoulés depuis la parution du premier volet du diptyque "Once We Were", dont on se demande bien pourquoi la maison de disque n’a pas voulu assurer une publication sous la forme d’un double album, tant ce deuxième volume se pose comme le complément (pour ne pas dire le clone) de son prédécesseur, et qu’au vu de la liste des invités, Steve Hughes l’a très certainement enregistré au cours des mêmes sessions.
Quelques évolutions sont toutefois à noter par rapport au premier volume. Tout d’abord, la place moins importante du piano dans le spectre sonore, suppléé par des claviers plus en avant. Mais surtout, l’absence de plage gargantuesque pour, hormis l’épique et phénoménal ‘Clouds’, se cantonner à des formats plus convenus, suffisamment longs pour permettre quelques développements mais de structure plutôt égale, donnant à l’album un équilibre qui n’existait pas précédemment.
Cette deuxième partie s’avère en effet plus cohérente, avec des arrangements une nouvelle fois soignés rappelant par moment l’univers d’Alan Parsons Project (‘The Game’, ‘One Sweet Word’), tout en ne dédaignant pas quelques incursions plus ou moins heureuses vers d’autres univers : côté pile, des colorations jazzy magnifiques portées par le saxophone de Richie Philips et côté face, une séquence reggae plutôt risible (‘Spider on the Ceiling’).
Mais ce qui marque surtout cette deuxième partie, ce sont les titres qui permettent aux instrumentistes de se dérouiller les doigts, avec des rythmiques dynamiques, des mélodies enjouées et des parties instrumentales qui sans perdre en accessibilité donnent du caractère à ces morceaux enlevés. C’est ainsi que ‘Life’s a Glitch’, ‘She’s’ et plus encore ‘They Promised Everything’ se posent comme les piliers de l’album, aux côtés bien entendu de ‘Clouds’ dont les 12 minutes délurées font largement oublier les fades ‘There‘s Still Hope’ et autres ‘Propaganda part two’.
Comme son prédécesseur, "Once We Were" deuxième du nom est un album qui respire l’honnêteté et, grâce à son accessibilité, est apte à contenter de nombreuses oreilles. Mais c’est ce petit manque de profondeur qui fera que la marche menant en première division reste encore à gravir. Nul doute que notre homme saura y parvenir au plus vite, c’est tout le mal qu’on lui souhaite.