Les premières traces de Casey Crescenzo datent de 2004 lors de son passage dans le groupe The Receiving End Of Sirens. Intégré comme chanteur lors de la mise en place de l’album "Between the Heart and the Synapse", il y montre un talent certain pour la composition et s'occupe des guitares et des claviers. En 2005, il compose une démo ("Dear Ms. Leading") qui ne rentre pas dans le style postcore du groupe. Il décide donc de voler de ses propres ailes : le projet Dear Hunter est né.
Casey part donc de la démo enregistrée et décide de la faire évoluer en une hexalogie qui racontera l’histoire d’un homme né avec le vingtième siècle. En 2006 paraît l’acte I, "The Lake South, the River North", où Crescenzo va faire preuve d’une stupéfiante maîtrise de la composition pour un premier album.
Le line-up fondamental ne comprend que les deux frères Crescenzo, Casey au chant, aux guitares, aux claviers et à la basse (!) et Nick aux percussions. Les interventions d’instruments "classiques" sont encore limitées mais bien présentes, principalement quelques touches de cuivres (le forain 'Lake South', 'The Pimp and the Priest') et apportent d’emblée une couleur très personnelle à l’opus, d’autant que la touche chorale est déjà bien affirmée (dès l’entame avec 'Battesimo des Fuoco' ou 'His Hands Matched His Tongue', vocalement impressionnant).
Le côté parfois déjanté et l’approche très variée des morceaux a pu parfois faire penser à Mars Volta, mais Casey a un souci harmonique beaucoup plus poussé, ce qui rend cet "Act I" immédiatement attachant : 'The Inquiry of Ms. Terri' est un exemple de contrastes bien posés qui suscitent l’enthousiasme.
Cependant, tout n’est pas encore parfait : la production manque un peu de profondeur pour exprimer toutes les subtilités de la musique, et Casey a depuis fait de gros progrès vocalement, notamment sur la diction - ici, son chant apparaît assez quelconque par rapport à ce qu’il livrera ultérieurement, mais il fait déjà montre d’une belle sensibilité vocale.
Reste que pour un premier album, cet "Act I" pose des fondations que bien des constructions pourraient envier ! Cet opus relativement court, parfois considéré comme un EP, montre des dispositions mélodiques et harmoniques qui ne demanderont qu’à s’épanouir dans les actes suivants.