En 1982 sortait "Dawn Patrol", le premier
album des Américains de Night Ranger. 35 ans après voici "Don't Let
Up", le douzième opus des comparses de la paire Blades/Keagy, les
géniteurs du combo. Voilà qui s'appelle une belle longévité.
Le credo de Night Ranger, c'est le hard
FM, et l'entrée en matière avec le tonitruant 'Somehow Someway'
remplit parfaitement son œuvre. Le morceau est trépidant, donne
envie de taper du pied et de s'époumoner en reprenant en chœur les
mélodies assénées. Son successeur tient quasiment aussi bien la
route, 'Running Out Of Time' nous la joue Aerosmith et met de
bonne humeur avec son refrain bien senti. A l'écoute de 'Truth' qui
lui fait suite, on se dit qu'on tient là un album du mois
supplémentaire et que ce début d'année 2017 confine à
l'excellence pour les amateurs de hard mélodique.
Cependant, la circonspection s'installe devant
le morceau suivant, exit l'easy listening 80's, voici venir les sons
70's avec un 'Day And Night' qui n'accroche vraiment pas son
auditoire avec ses effluves old school ennuyeuses au possible.
Toutefois, on cesse de faire la moue dès que le couplet (surtout) et
le refrain (un tantinet moins) de 'Don't Let Up' viennent nous
titiller les "papilles" auditives. Cheap Trick n'est
pas loin et nous retrouvons le sourire. Malheureusement 'Won't Be
Your Fool Again', son boogie hard US et son piano bastringue nous
cassent le moral, même si les amateurs d'Aerosmith pourrait
éventuellement y trouver leur bonheur.
Il refera un brin surface, ce plaisant sourire, avec 'Say
What You Want' qui, sur la seconde partie de l’œuvre (la face B,
quoi), appuie sur la pédale d'un véhicule qu'aurait là aussi pu
conduire la bande à Tyler. La tête émerge entièrement des flots
avec 'We Can Work It Out' qui, grâce à son ambiance Cheap
Trick, nous transporte, calmement, vers quelques rivages
californiens. Puis Night Ranger bouscule notre rêverie avec un
'Confort Me' bien envoyé et doté d'un solo particulièrement
long et goûtu. C'est hard, c'est FM, bref c'est du hard FM et une
fois de plus Cheap Trick s'invite au bal. 'Jamie' nous ramène à
Aerosmith et propose des belles mélodies parfois un tantinet
gâchées par quelques passages répétitifs mélodiquement moins
réussis qui nous emmènent à décrocher sporadiquement, façon
montagnes russes. Mais l'ensemble tient la route, reconnaissons-le. Et
cette route s'achève agréablement avec 'Nothing Left Of
Yesterday' qui, curieusement, pourrait être estampillé moderne
rock alternatif.
En conclusion, ce douzième opus des
fidèles Night Ranger est une cuvée plutôt honorable. Les amateurs
du combo y trouveront nécessairement leur compte et devraient
pouvoir être rejoints par les aficionados d'Aerosmith et de Cheap
Trick à condition de n'être réfractaire ni au premier ni au second
car on passe d'une influence à l'autre incessamment.