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"The Mute Gods continue sa diatribe sur un monde à l'équilibre fragile et donne matière à réflexion sur une musique qui gagne en densité et en cohésion. Un des must de cette année."
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5/5
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Qu’il est loin le temps de ‘Too Shy' de Kajagoogoo. Le talentueux bassiste Nick Beggs est devenu au fil des années l’un des musiciens de session les plus demandés de la scène musicale au sens large (John Paul Jones, Kim Wilde, Seal…) et particulièrement celle de la mouvance progressive. Il fait désormais partie intégrante des projets en solo de Steven Wilson et accompagne sur scène Steve Hackett outre ses collaborations avec Steve Howe, Iona, Lifesign. L’homme demeure par ailleurs accessible, quelque peu déjanté – il n’y a qu’à voir son mur Facebook –, surtout concerné par le monde qui l’entoure et pour qui la musique ne se résume pas à simple divertissement mais constitue aussi un moyen de mener une réflexion sur des sujets d’actualité.
Afin de donner corps à son discours, Nick Beggs s’est entouré de Roger King (Steve Hackett) à la guitare et aux claviers et de Marco Minnemann (Steven Wilson, The Aristocrats) à la batterie pour créer The Mute Gods. C’est donc un peu plus d’un an après la sortie de "Do Nothing Till You Hear From Me" que le groupe est déjà de retour avec "Tardigrades Will Inherit The Earth" dans lequel le bassiste va proposer à l'auditeur matière à réfléchir, à l’image du miroir masquant le visage d’un homme errant sur une voie ferrée. The Mute Gods servirait-il de guide à cet homme aveuglé ?
Selon les déclarations qui ont précédé la réalisation de ce nouvel album, Nick Beggs avait prévenu que celui-ci serait plus sombre , collant à l'information, lorgnant même vers le metal. Et le début de ce nouvel album ne le fait pas mentir. Le ton est grave. Après une ouverture symphonique revêtant la forme d’une oraison funèbre très cinématographique (des images post apocalyptiques pourraient aisément accompagner cet instrumental) composée par Roger King, c’est à un véritable mur du son, lourd, que se heurte l'auditeur. Cette forme d'ouverture d'album illustre de la meilleure des façons la gravité des thèmes abordés dans l’album, tels la revanche de la nature sur l’homme dans 'Animal Army' porté par un refrain façon Beatles survitaminé, la prise de conscience qu’il faut prendre un autre chemin dans ‘We Can’t Carry On’ avec son beau plaidoyer central ou bien la platitude de l’offre télévisuelle actuelle dans ‘The Dumbing Of The Stupid’. Toutefois, Nick Beggs ne perd pas de vue ce qui apportait un certain charme au précédent album en agrémentant sa nouvelle offrande de jolies mélodies comme il sait si bien en composer, tout en conservant cette exigence de sérieux. Notamment lorsqu'il parle du cancer dans ‘Early Warning’, évitant de surcroit de tomber dans le pathos.
Là où "Do Nothing Till You Hear From Me" pouvait se voir reprocher d’hésiter entre une pop très sophistiquée, parfois sirupeuse, et des expérimentations fortement inspirées de Steven Wilson, ce "Tardigrades Will Inherit The Earth" gagne en cohésion et en personnalité. A partir du milieu de l’album, les ambiances s’apaisent sans pour autant paraître pompeuses en lorgnant vers le neo new wave dans le titre éponyme, des atmosphères très Genesis (ou Big Big Train) dans la fresque ‘The Singing Fish Of Batticaloa’ ou le pop rock ‘Window onto The Sun’ dans lequel il s’interroge sur les conséquences de l’apport de la nouvelle technologie. Le talent d’instrumentaliste est également démontré sur ‘The Lament’ où Nick sort le Stick Chapman, l’une des marques de fabrique de notre Anglais. L’album se clôt sur une note d’espoir avec ‘Stranger Than Fiction’ chanté avec sa fille, écrit pour son épouse.
Les musiciens qui accompagnent Nick Beggs dans cette aventure sont au diapason et apportent chacun leur pierre à l' édifice notamment Marco Minnemann dont la frappe précise, nuancée et rapide rappelle qu’il est l’un des tous meilleurs à ce poste. Et que dire de l’apport de Roger King s’adaptant de manière incroyable à toutes les atmosphères développées tout au long de l’album. La production quant à elle est ample, équilibrée d’une très grande qualité par rapport au précédent où elle était plus sèche et brute.
L’auditeur pourra reprocher à The Mute Gods son aspect donneur de leçons, de faire feu de tout bois au niveau des thématiques et d’être très premier degré. Cependant, le groupe a le mérite de considérer ce dernier comme capable de mener une réflexion sur son époque pour peu qu’il s’en donne les moyens tout en proposant une musique certes exigeante mais qui se laisse apprivoiser facilement au fil des écoutes. Cet album est riche, intelligent, dense. Espérons que Nick Beggs puisse le faire vivre sur scène et prêcher sa parole sincère et à fleur de peau.
Plus d'information sur
http://themutegods.com/
LISTE DES PISTES:
01. Saltatio Mortis 02. Animal Army 03. We Can't Carry On 04. The Dumbing Of The Stupid 05. Early Warning 06. Tardigrades Will Inherit The Earth 07. Window Onto The Sun 08. Lament 09. The Singing Fish Of Batticaloa 10. Hallelujah 11. The Andromeda Strain 12. Stranger Than Fiction
FORMATION:
Marco Minnemann: Batterie Nick Beggs: Chant / Basse / Chapman Stick Roger King: Claviers
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