En quittant Trials, groupe américain de thrash/ death, pour former Black Sites avec son compère Ryan Bruchert, Chris Avgerin (Blood Of Tyrant) et John Picillo (Without Waves), Mark Sugar a choisi de se tourner vers ses premières amours et influences musicales, le hard rock, le metal old school et le rock prog. Le résultat est "In Monochrome" qui sort en février 2017 chez Mascott.
Finis donc les growls death et les courses au riff le plus rapide. Sugar se consacre désormais à l'écriture d'une musique plus élaborée dont la composition sera, selon ses dires, plus gratifiante. Et le résultat est dans la lignée des influences annoncées. Le son hard rock des années 80 à 2000 caractérise ce "In Monochrome" et les influences en questions sautent aux oreilles.
Côté chant, Sugar a bien fait de s'adonner au chant clair puisque le résultat est très agréable, évoquant le plus souvent les tonalités de Paul Stanley particulièrement sur 'Burning Away The Day' ou dès 'Dead Languages', deux titres qui partagent même avec le quatuor de Detroit plus que la voix de son leader étoilé, des similitudes de composition avec des riffs simples et efficaces ainsi que l'évidente immédiateté des mélodies. Kiss n'est pas la seule influence facilement identifiable dans la musique de Black Sites puisque, comme aime à le rappeler son leader, d'autres mastodontes de l'époque ont largement influencé sa carrière et particulièrement cet album comme Iron Maiden, Mercyful Fate, Judas Priest ou Thin Lizzy.
"In Monochrome" semble être l'héritier naturel de ces dinosaures du rock et il regorge de brûlots hard rock savamment arrangés à la sauce actuelle et qu'une production exemplaire met en avant. D'autres influences plus récentes se font sentir comme Alter Bridge pour l'énergie brute et immédiate de titres comme 'Monochrome' et 'Dead Languages', mais également Voivod ou A7X avec 'Hunter Gatherer' ou 'Locked Out - Shut Down', titres sur lesquels Sugar se prend à pousser sa voix dans des registres extrêmes (chassez le naturel, il revient au galop), apportant encore plus de variété, et donc d'intérêt à l'ensemble.
La fin de l'album lorgne du côté prog des influences du grand Mark avec un épique 'In The Woods' qui pioche volontiers du côté de Queensrÿche avec ses plus de huit minutes de variations acoustiques et métalliques. Idem pour le final 'The Tides'. Ces deux dernières pistes assoient l'album sur des bases qui promettent une belle seconde vie à l'artiste, lui ouvrant plus d'horizons créatifs.
"In Monochrome" est un album qui se dévoilera au fil des écoutes grâce à des idées simples, bien mises en place et des structures variées. Si au début l'ensemble semble un peu convenu, il apparaît rapidement une richesse de composition et une recherche mélodique qui supporteront de nombreux passages sur nos platines. Black Sites devrait rencontrer son public auprès des amateurs de heavy metal et de hard rock (vastes horizons) sans restriction puisque le groupe manie habilement l'art de la polymorphie musicale. Un groupe à suivre de près dans un avenir que l'on espère pas trop lointain.