A peine un an après leur premier album éponyme, les Britanniques d'Inglorious sont déjà de retour avec un nouvel opus intitulé tout simplement "Inglorious II". Si l'originalité n'était pas la première des qualités d'une première œuvre pourtant porteuse d'espoirs, le fait de continuer à copier ce que de nombreux glorieux anciens ont déjà réalisé avant lui (Led Zeppelin ou Queen par exemple) ne plaide pas pour une personnalisation du propos. Nous noterons cependant un changement dans le line-up qui voit Drew Love remplacer Wil Taylor au poste de second guitariste. Pour le reste, il semblerait que les leçons du premier album n'aient pas vraiment été retenues.
Certes, les premiers titres sont efficaces et immédiats avec un Nathan James qui cette fois évite d'en mettre partout et offre ainsi une prestation magistrale. Il n'est d'ailleurs pas sans rappeler sa seigneurie Glenn Hughes sur plusieurs titres, comme sur l'énergique et accrocheur 'Taking The Blame' ou encore plus 'Making Me Pay' et 'Faraway' sur lesquels il propose une interprétation transpirant le feeling à chaque note. 'I Don't Need Your Loving' dégage une véritable puissance sur un tempo médium, tout comme un 'Tell Me Why' aux accents dignes du grand Whitesnake. Mais au-delà d'une absence totale d'originalité, l'ensemble peine à totalement conquérir l'amateur de revival du classic rock. La faute à une sensation de linéarité déjà présente sur le précédent album, à laquelle se rajoute un formatage calibré entre 3 minutes 30 et 4 minutes qui ne laisse qu'à de très rares occasions la possibilité de s'épanouir à des soli qui se font cruellement transparents.
En dehors d'un 'Read All About It' plus groovy avec une basse prégnante qui bastonne sévère, il faut attendre les derniers titres pour trouver une véritable occasion de s'accrocher à quelque chose de plus personnel. Et comme par hasard, ce sont des titres un peu plus longs qui permettent enfin à l'auditeur de se laisser emporter, comme sur un 'Black Magic' puissant et hanté mariant psychédélisme, puissance et transe. La montée en puissance de la ballade 'Faraway' est l'occasion d'une véritable démonstration de maîtrise de la part de Nathan James et offre enfin un solo envoûtant. Plus classique mais doté d'un riff accrocheur et puissant renforcé par une mélodie originale et obsédante, 'High Class Woman' vient clore l'ensemble sur une note positive et porteuse d'espoirs.
Sans ce final en forme de triptyque gagnant, ce "Inglorious II" aurait tout eu d'un coup d'épée dans l'eau, puisqu'il reprend exactement les éléments de son prédécesseur, perdant en spontanéité ce qu'il gagne en qualité d'interprétation vocale. Les sujets de sa gracieuse majesté peuvent en effet tirer un grand coup de chapeau à Nathan James qui leur sauve la mise et semble être le seul à avoir pris en compte les critiques du premier opus. Il reste cependant à espérer que les derniers titres représenteront une voie que le quintet suivra pour la suite de sa carrière, sans quoi il devra sans doute se contenter d'une place en seconde division aux côtés d'autres formations talentueuses mais sans aucune personnalité.