Après une tournée qui a donné lieu à son premier DVD live, Knight Area continue sur la lancée entamée en 2013 avec un son plus puissant que pour les premiers albums, d'avantage néo-progressifs. Avec un line-up stable et une musique à la fois progressive, puissante et accessible, l'identité enthousiasmante et assez originale défendue par les Hollandais risque de vite tourner en rond. C'est pourquoi l'attente de ce "Heaven & Beyond" est légitime.
La pochette de Gustavo Sazes, qui a déjà œuvré pour Amaranthe, Cynic ou Arch Enemy, évoque soit l'isolement d'un bar au milieu de nulle part soit une situation post-apocalyptique assez saisissante, ce qui illustre peut-être le propos des chansons mais en aucun cas la lumière que dégagent les compositions qui appellent à un allant communicatif. Dotée d'une production encore plus véhémente et d'un son résolument metal, la musique de Knight Area s'inscrit dans la ligne d'un Kaipa ou d'un A.C.T. survitaminés. Avec de superbes mélodies, un magnifique agencement clavier-basse-guitare qu'illustrent parfaitement l'incontournable et très bien construit 'Unbroken' ou 'The Reaper' et sa mélodie à tomber. La subtile harmonie entre des thèmes très accessibles, les riffs hard FM enivrants et les structures plus ou moins complexes peuvent rappeler les meilleurs albums de Millenium (le groupe américain qui a notamment vu passer Jorn Lande, et non le groupe de prog polonais).
Après un démarrage en fanfare et trois premiers morceaux absolument magistraux, le soufflé retombe un peu notamment avec un 'Starlight' qui joue trop de cette fibre hard rock quitte à être un peu caricatural et surtout trop répétitif malgré un bon solo. Le titre éponyme est une sorte de ballade tout juste agréable qui manque de relief. Les titres s'enchaînent ensuite et ne retrouvent qu'avec peine la superbe du début. Un travail intéressant sur les ambiances est à noter puisqu'il offre une nouvelle corde à l'arc déjà complet des Néerlandais, comme en témoigne 'Twins Of Sins' qui décline des atmosphères sombres et des moments plus directs.
La production et le son encore plus léchés et puissants que sur le précédent album font de de ce "Heaven & Beyond" un aboutissement de la nouvelle voie sur laquelle chemine les Bataves. Toutefois, malgré une entame absolument remarquable, la suite et la fin de l'album nous laissent un peu dubitatifs malgré de belles qualités de composition et d'interprétation. De belles promesses qui ne sont malheureusement pas totalement tenues.