Nick
Douglas est le bassiste de Doro depuis 1990. La blondinette ne peut
guère lui reprocher d’infidélités puisque les
escapades du Monsieur se résument à un album avec Chris Caffery
(Savatage et TransSiberian Orchestra) en 2007
"Pins
And Needles" et un opus solo en 2001 "Through The Pane".
Seize
ans après cet essai, le bassiste récidive avec le "Regenerations"
qui nous intéresse
aujourd’hui. Les onze titres de cet album ont été composés durant
les quinze dernières années. Douglas, même s’il s’est entouré ici de
musiciens, est un touche-à-tout
et a taquiné sur cet opus la majorité des instruments qu’on peut
y entendre.
L'ensemble
est plus tourné vers le rock que vers son versant dur. Il y est
arrangé à toutes les sauces et la plupart sont de saveur soft.
Ainsi on passe de Frankie Goes To Hollywood ('Come Alive') au rock
alternatif ('All On Me'), de sons acoustiques ('Didn't We Try') aux
Beatles ('Uncomfortable'), de Pain ('You Break') à un piano seul au
monde ('Blackwood'), de phrasés staccato ('My Lucky Day') à des
ambiances vaporeuses en doublette féminine ('Before You Break') et de
Rick Springfield ('I Need Real') à James Blunt ('The Soul You Keep').
Autant
vous dire que le Sieur Douglas n'est pas là pour faire du mal aux
mouches mais plutôt pour draguer les radios pop rock. Voilà bien un
choix étonnant pour un collègue de travail de la blonde cloutée,
mais composer étant aussi une façon de se faire plaisir, respectons
le choix du bassiste.
Reste
que son travail ici ne risque pas de satisfaire les suiveurs de Doro
et aura du mal à atteindre les oreilles de ceux qui ne jurent que
par le rock en version soft, noyé qu'il sera dans les productions
commercialisées à outrance du genre. Peut-être l'album aurait-il
eu sa chance si quelques hits avaient émergé du lot, mais on est
ici loin de l'usine à tubes et les titres s’enchaînent sans que
l'envie nous prenne de les écouter en boucle.
De
là à dire que Nick Douglas vient de sortir un album qui ne sert à
rien si ce n'est à se prouver à lui-même qu'il était capable de
sortir de ses sentiers battus et d'y trouver du plaisir... il n'y a
qu'un pas qu'il est permis de franchir.