Flagship nous vient de Suède et constitue le troisième projet que Christain Rivel à sortir cette année après Audiovision et avant Divine Fire. L'autre tête pensante du groupe, Linus Kase est quand à lui membre du groupe progressif Brighteye Brison, auteur d'un bon premier album il y a quelques années (le second étant en attente d'une maison de disques), et dont on trouve également 2 autres membres dans Flagship.
La musique du groupe est présentée comme nettement influencée par Styx, Kansas, Queen et The Buggles mais avec des sons plus modernes. Il faut généralement se méfier de ce genre de présentation mais celle-ci colle plutôt bien à ce « Maiden Voyage » à deux exceptions près. La référence à Queen est un peu abusive, quant au côté moderne, il est aux abonnés absents. Il est d'ailleurs dommage qu'un groupe (c'est bien évidemment loin d'être le seul) n'assume pas plus de produire une musique passeïste, d'autant plus lorsque la qualité y est ce qui est plus ou moins le cas ici.
« Maiden Voyage » est consitué de 6 longues compositions, dans la droite ligné d'un « Come Sail Away » ou d'un « Grand Illusion » (Styx), dont la plupart ne manqueront pas de séduire les amateurs de mélodies bien léchées, de refrains accrocheurs à la Asia, de claviers et violons virevoltants et de soli de guitare touchant toujours juste. Notons que le dernier titre « Ground zero » est une reprise d'un morceau de Kerry Livgren datant de 1980 et sur laquelle Livgren lui-même se charge de la guitare : je ne connais pas l'original mais la version proposée est en tout cas très sympathique et ne casse en aucun cas l'homogénéïté de l'album qui aurait pu sortir entièrement cette année là.
Ce côté accessible et charmeur de la musique est également son principal défaut. La frontière entre mélodie sucrée et guimauve est très mince et le groupe la franchit allègrement à plusieurs reprises. Si « You Are » est sauvée par une partie instrumentale sympathique, rien n'arrive en revanche à compenser le pénible refrain de « Hold on to your dream ».
En définitive, ce premier album de Flagship tient plutôt bien la route mais ses fréquents dérapages en font un album qu'on écoute pour se détendre les oreilles le matin ou en revenant du boulot, alors qu'il aurait pu gagner en consistance et avoir une durée de vie plus longue. Cela dit, cette légèreté n'est pas rédhibitoire en soi et les nostalgiques des grandes années de Styx mais aussi du récent "Moments of Clarity" de Cryptic Vision (un poil meilleur) peuvent sans hésiter y jeter deux oreilles.