Formé en 2013 à Milan, et après un EP sorti la même année ("Metamorphosis"), Down The Stone propose son premier album avec "Life". Produit par Marco Barusso (Lacuna Coil), cet opus est l'occasion pour les Italiens de sortir des frontières de leur pays et de proposer leur metal alternatif à un public plus vaste. C'est lors d'un concert où ils ouvraient pour son ancien groupe (Cayne) que le célèbre producteur a repéré le quatuor lombard et lui a proposé de travailler avec lui. Etant donné la réputation du bonhomme chez nos voisins transalpins, il n'est pas étonnant que la formation n'ait pas hésité longtemps avant de profiter d'un tel parrainage.
Les premières notes du titre éponyme qui ouvre cet album viennent immédiatement confirmer le bien-fondé de cette décision tant la puissance et la clarté de la production rendent hommage à une musique respectant les poncifs incontournables du genre. Grosse voix éraillée, guitares sous-accordées pour des riffs gras et efficaces et rythmique en béton armé : tout est en place pour scotcher l'auditeur au mur, d'autant que l'ensemble ne manque pas de mélodies accrocheuses. La première référence qui vient à l'esprit est immédiatement Nickelback, en particulier sur le single 'Walking In My Shoes' avec son refrain hyper accrocheur aux accents légèrement popisants. Cette composante mélodique se retrouve sur plusieurs compositions sans pour autant qu'il y ait de redite, 'A Good Day' bénéficiant ainsi d'une rythmique au groove impressionnant et d'un beau solo signé Marco Barusso. 'To Live Or To Die' pousse encore plus loin l'approche pop sans pour autant tomber dans la guimauve, alors que 'Head' reste plus classique mais toujours efficace.
Dans un ensemble qui se révèle malgré tout un peu linéaire, Down The Stone est cependant capable d'intégrer quelques éléments qui apportent suffisamment de variété à l'ensemble pour éviter que l'attention ne décroche. Une petite touche indus par-ci ('Hammer'), une approche plus heavy-metal par là ('My Mind', 'Your World') ou une surprenante cover du 'Poker Face' de Lady Gaga permettent de relancer régulièrement l'envie de pousser l'écoute un peu plus loin, d'autant que le groupe se fend de quelques paroles intéressantes. Ainsi, le titre éponyme traite de la perte d'un être cher tout en encourageant à garder l'espoir et à faire preuve de volonté. Quant à 'Hate Me', derrière un riff et une puissance dignes de Metallica, il se veut une véritable diatribe contre le fanatisme religieux en prenant les attentats parisiens de novembre 2015 comme base de réflexion.
Sans vraiment révolutionner le genre, les Italiens font cependant preuve d'un véritable potentiel et offrent déjà quelques pépites à l'effet immédiat et imparable. Down The Stone s'impose d'ores et déjà comme un véritable espoir d'un metal alternatif européen au sein duquel les confirmations sont rares. Pour espérer franchir ce palier, il sera peut-être intéressant de mieux intégrer toutes les influences pour y gagner une identité plus affirmée. L'accent encore marqué du chanteur et une certaine linéarité seront également des points à travailler, mais les qualités déjà mises en avant ne laissent guère de doute quant aux capacités possédées par le groupe pour gommer ces légères imperfections.