D’entrée de jeu le titre éponyme nous balance une mandale qui confirme l'aisance du groupe dans cette veine néo thrash teintée de death technique. Puis petit à petit, Weaksaw va aller au-delà de la simple puissance pour s’ouvrir à de nouvelles pistes, le disque s’écoutant comme on ouvre un livre avec des chapitres.  Ainsi avec ‘Josh’ et ‘XYY’, si la violence reste bien présente - vocalement Tristan reste impressionnant dans ses hurlements -, elle s’ouvre à des respirations proches du post rock avec une belle place faite à des ambiances atmosphériques.  Sur ‘Zabveniye’ et ses deux parties, cette dualité entre violence et volupté s’exprime à plein. La première face de la chanson débute dans le néo thrash pour s’achever dans une longue partie hypnotique. La  seconde joue avec les ambiances et la violence pour proposer un très beau résultat, l’alternance entre des chœurs  aériens et la brutalité donnant un fort supplément d’âme.

Après ce remarquable début de disque Weaksaw se plaît à enchaîner de bons titres alternant les ambiances. Ainsi ‘Natoma’, ‘The Expressionless’ et ‘Whitetip’ forment un trio mémorable, mettant en avant une facette rentre-dedans, mais à chaque fois un break ou un riff atmosphérique amène une forte respiration. Enfin, le groupe réussit avec ‘Admiral Cunt’ une synthèse de son art entre sludge, thrash et moment de grâce aérien.