L'air de rien, cela va bientôt faire une dizaine d'années que Laura Cox occupe l'espace internet avec ses vidéos Youtube. La guitariste prodige, qui a eu l'honneur de recevoir les félicitations de Joe Bonamassa, a décidé d'entrer dans le monde "réel" en montant son propre groupe en 2013. Après quelques prestations live remarquées, le quatuor propose son premier opus en ce début d'année en refusant les étiquettes, préférant parler d'influences multiples aux racines vintage communes.
Et la première influence qui saute forcement aux oreilles en début d'album, c'est AC/DC. En dehors de la voix de Laura Cox qui n'est pas sans rappeler celle de Lita Ford, autre guitar-heroine, tout le reste du titre éponyme semble tiré de sessions inconnues de "Powerage". Il est clair que la guitariste a été biberonnée à la Gibson SG d'Angus Young et cette fascination est totalement assumée sur le titre suivant au titre évocateur : 'The Australian Way'. Avec des paroles qui ne tournent pas autour du pot (Radio is dead, TV is shit...), la maîtresse des lieux fait déjà preuve d'un caractère aussi trempé que ses riffs. Et comme si cela ne suffisait pas, elle tient également ses engagements en ne se laissant pas enfermer dans une copie du combo légendaire des frères Young, ou de ses rejetons d'Airbourne. Car si le heavy rock proposé ici plonge ses racines dans le pub-rock australien, il le fait également dans le southern-rock américain et le prouve dès un 'Good Ol' Days' étalant sa mélancolie et son feeling sur plus de 6 minutes.
Cette variété d'influences assumées est peut-être également le petit point faible de cet opus qui navigue entre les deux continents sans réellement trouver une ligne directrice qui installerait un style propre au quatuor parisien. On passe d'un boogie southern à la ZZ Top ('Morning Road') à un country rock mené par un banjo léger et entraînant ('Barefoot In The Countryside'), avant de replonger dans une série de hard rock bluesy et graisseux. Tous ces titres se révèlent accrocheurs, dotés de riffs efficaces, de refrains hyper catchy ('Going Down') et de soli lumineux, mais il y a toujours l'ombre d'un géant qui plane sur chacun d'eux. Seul '13' vient clôturer l'ensemble de manière un peu déconcertante avec une approche acoustique et intimiste mélangeant anglais et français et changeant de thème à mi-course.
Mais que l'on ne s'y trompe pas, si un effort reste à faire pour asseoir une véritable identité, le talent et l'énergie de Laura Cox et de ses compagnons de jeu sont autant de garanties d'un futur plein de promesses. La technique de la guitariste n'est déjà plus à présenter et son talent de composition et d'interprétation est à la hauteur de la vitesse de ses doigts sur les cordes. Il lui reste désormais à trouver un terrain où marier ses différentes racines afin que puisse pousser un arbre unique dont la sève est déjà vigoureuse.