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"Un album de rock progressif inventif, riche et éclectique, plus destiné néanmoins à ceux qui préfèrent être surpris que bercés par de jolies mélodies."
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4/5
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"On Her Journey To The Sun" est le troisième album de Gungfly, nom de code choisi pour le projet solo de Rikard Sjöblom, frontman de feu le groupe suédois Beardfish et officiant au sein de Big Big Train aux claviers et guitares depuis 2014. A l’origine, Gungfly permet à Sjöblom de recycler le matériel ne convenant pas au style prog 70’s un peu barré de Beardfish. C’est pourquoi "Please Be Quiet" (2009) et "Lamentations" (2011) sont plus constitués de chansons rock ou folk assez courtes que de longs développements progressifs. Mais la séparation en 2016 de Beardfish après leur ultime et excellent album "+4626-comfortzone" change la donne. Plus d’obstacle à ce que les élans les plus progressifs de Rikard Sjöblom puissent désormais s’exprimer librement sur un disque de Gungfly, "On Her Journey To The Sun" en étant une preuve patente.
Et puisque Beardfish n’est plus, pourquoi ne pas en profiter pour rapatrier certains de ses musiciens au sein de Gungfly ? C’est chose faite avec la présence de David Zackrisson, à la guitare, mais aussi de Petter Diamant, batteur historique de la formation suédoise, ou de Martin Borgh aux claviers, recruté pour participer à la dernière tournée du groupe. Rien d’étonnant donc à ce que cet album sonne plus prog que ses prédécesseurs, évoquant bien évidemment Beardfish mais aussi des formations emblématiques comme The Flower Kings et Genesis.
C’est d’ailleurs pas un titre très genesien que débute l’album : le long ‘Of The Orb’, avec ses arpèges de guitare acoustique élaborés, ce chant théâtral et narratif, ces mélodies qui s’entrecroisent, ressuscite le groupe anglais dans sa période la plus inspirée, de "Trespass" à "Selling England by the Pound", et le texte ne cite certainement pas 'the cinema show' par hasard. La musique progresse doublement, d’une part en introduisant de multiples variations sur un thème donné, d’autre part en changeant plusieurs fois de thème avant de revenir au thème initial. C’est vif sans être démonstratif, orchestral sans être pompeux.
‘Of The Orb’ n’est pas le seul titre à dépasser la barre des 10 minutes. ‘Polymixia’ et ‘The River Of Sadness’ disposent également d’espace pour développer leurs thèmes. Le premier, entièrement instrumental, sert de prétexte pour permettre à chaque musicien de montrer son savoir-faire, la juxtaposition de thèmes distincts fonctionnant plutôt bien. Le second retrouve l’exubérance et les coq-à-l’âne permanents de Beardfish. Difficile de s’y retrouver dans ce titre très fragmenté où tout change en permanence, mélodies, tempos, rythmes et nuances… qui fonctionne pourtant très bien, tout paraissant homogène malgré la grande hétérogénéité et les mille idées qui fourmillent, ne cessant d’intriguer l’auditeur.
Mais les titres plus courts ne sont pas forcément moins riches que ces trois mini-epics : l’album est à la fois très dense et très copieux (près de 75 minutes), parfois très classique (‘On Her Journey To The Sun’), parfois délirant, passant d’une noire mélancolie (‘Over My Eyes’) à une euphorie inattendue, tantôt bluesy (‘If You Fall’), tantôt jazzy et groovy (‘Keith (The Son Of Sun)’), souvent très construit mais ne dédaignant pas se laisser aller à quelques improvisations (‘Polymixia’), voire à une jam déjantée (‘Old Demons Die Hard’).
"On Her Journey To The Sun" ressemble aux albums des Flower Kings, leur empruntant l’éclectisme, l’originalité, ce mélange de chansons simples et de titres complètement échevelés… et leur durée généreuse à en devenir excessive. Car le disque n’évite pas quelques longueurs et le trop-plein d’idées, comme sur le dispensable ’My Hero’ notamment. Néanmoins, cela reste marginal en regard de la richesse de cet album, du jeu impeccable des musiciens et de l’interprétation vocale de Rikard Sjöblom, sensible, parfois poignante, parfois excentrique, toujours juste. Alliant le progressif délicat de Genesis au progressif irrévérencieux de Beardfish, ce disque est un régal, réservé néanmoins à ceux qui préfèrent être surpris que bercés par de jolies mélodies.
Plus d'information sur
http://www.gungfly.net/
LISTE DES PISTES:
01. Of The Orb (10:43) 02. On Her Journey To The Sun (05:00) 03. He Held An Axe (04:49) 04. My Hero (07:46) 05. If You Fall (Pt.1) (03:09) 06. Polymixia (11:38) 07. Over My Eyes (04:39) 08. Old Demons Die Hard (05:56) 09. Keith (The Son Of Sun) (05:32) 10. The River Of Sadness (12:02) 11. All A Dream (02:17)
FORMATION:
David Zackrisson: Guitares Martin Borgh: Claviers Petter Diamant: Batterie Rasmus Diamant: Basse Rikard Sjöblom: Chant / Guitares / Claviers Sverker Magnuss: Claviers
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DERNIERE INTERVIEW
GUNGFLY (23 JUILLET 2020)
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L'hyperactif Rikard Sjöblom ne s'arrête jamais ! Un an après notre interview au festival Crescendo, le musicien Suédois nous a donné rendez-vous pour parler de la sortie de son nouvel album, "Alone Together".
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