Days Of Jupiter est un groupe de metal suédois puisant son inspiration des deux côtés de l'Atlantique, d'une part le hard rock typiquement européen et le heavy à l'américaine d'autre part. Il en résulte un son énorme déjà observé sur les deux précédents albums du groupe, et particulièrement sur l'excellent "Only Ashes Remain" en 2015.
S'appuyant sur des riffs énormes, des compos aux mélodies efficaces et une production impeccable, les Nordiques ont dupliqué la recette pour ce "New Awakening" et le plaisir d'écoute reste au rendez-vous. Dès les premiers titres le heavy de Days Of Jupiter est ultra efficace, en témoigne l'hymne en puissance qu'est 'We Will Never Die'. Dans la foulée, 'I am Stone' déroule le même mid-tempo et la voix rocailleuse de Jan Hilli magnifie les mélodies immédiates dans un registre proche de Tom Englund (Evergrey) ou de Franky Perez (Apocalyptica), des références flatteuses mais justifiées.
Si la structure des morceaux ne propose pas de grandes variations, l'efficacité des mélodies et la minutie du mixage rendent l'ensemble parfaitement digeste, chaque musicien tenant son rôle avec sérieux sans débordement, au service de sa Majesté La Mélodie. Quelques passages plus nerveux restent tempérés par des refrains encore une fois imparables ('Wasted Years' ou 'Insane'). Et même lorsque le groupe s'adonne à l'inévitable ballade avec 'You Can't Erase Me', Jan Hilli se pare de son habit de Tom Englund et nous balance une voix à vous coller des frissons. C'est juste, sobre et tout simplement beau.
Certains esprits chagrins pourront regretter cette trop grande proximité avec Evergrey, mais Days Of Jupiter ne se cantonne pas à ce rôle et surtout n'en fait pas un complexe. Parfois encore plus mélodique que son illustre modèle, le combo suédois met tous les ingrédients pour s'approprier une image de heavy mélodique qui lui va parfaitement et des titres comme 'If I Were God' ou 'My Tragedy My Curse' termineront de convaincre les plus sceptiques que ces cinq gars ont un truc bien à eux, une capacité à pondre des brûlots heavy à l'énergie communicative et aux refrains virevoltants. Si la fin de l'album semble un peu moins efficace, c'est parce que l'effet de surprise n'agit plus comme au début de l'opus car chaque titre, pris individuellement, conserve sa force mélodique, ses riffs grassouillets et ses tempos à vous coller une tendinite de la cheville.
Alors, bien sûr, Days Of Jupiter ne révolutionne pas le genre et nous offre un album de hard'n'heavy des plus classiques. Mais la force de "The New Awakening" est ailleurs. Elle se cache dans l'efficacité des mélodies, la richesse de composition et d'écriture, le tout servi par une production irréprochable. Et cette force n'est pas si bien cachée parce qu'elle prend aux tripes sur chaque titre. On tape du pied, on secoue la tête et l'on fredonne tant et plus au fil de l'album, preuve que le groupe a visé juste et procure du plaisir à l'auditeur. Et c'est tout ce qu'on lui demande.