Formé en 2007 par trois anciens membres de Magenta, et auteur en 2011 d'un premier album plutôt confidentiel ("Devitrification"), C-Sides nous revient en 2017 avec sa deuxième production, "We Are Now", au sein de laquelle le bassiste Dan Fry a cédé la place à Jay Mac Donald, tandis que le chant jusque-là collégial est désormais assuré par Allen Mc Carthy.
Revendiquant des influences conviant à la fois Rush et le Yes des années 80, ce nouvel album se trouve bien évidemment largement mené par les guitares, avec de nombreuses parties où convolent en justes noces guitare rythmique et soliste, accompagnées par une basse chantante n'hésitant pas à s'envoler dans les aigus ('Rock and a Hard Place'). De son côté, Allan Mason-Jones assure des rythmiques solides, intégrant avec bonheur ruptures et changements de mesure propres à régaler tout amateur de rock progressif. Le point culminant de cette maîtrise technique est ainsi atteint sur le (trop) court instrumental 'Before the Fall', que l'on imagine propice à de belles improvisations lors de prestations scéniques.
Pourtant, ces 3 minutes et quelques de bonheur ne s'avèrent pas représentatives de l'ensemble de l'album, celui-ci étant majoritairement composé de titres aux durées plus que respectables (5 sur 8 dépassent les 8 minutes), au sein desquels les parties chantées alternent avec des parties instrumentales, avec une tendance certaine à la répétition et à l'allongement que d'aucuns qualifieront à raison de caricature du rock progressif.
En effet, si l'on excepte le déjà-nommé 'Rock and a Hard Place' que l'on aurait pu trouver sur "Big Generator" (Yes), et qui nous présente des variations intéressantes, incluant en outre des soli de guitare très mélodiques, les autres compositions s'étirent inconsidérément, générant rapidement l'ennui, impression renforcée par un manque de variété dans les sonorités dû en grande partie à l'absence de claviers (hormis quelques notes de piano). Ajoutez à cela un chant très moyen et dont les effets de distorsion n'amènent une fois de plus rien au propos artistique, et l'auditeur trouvera ces 68 minutes de musique bien longues.
Malgré un casting alléchant eu égard aux états de services de ses protagonistes, "We Are Now" ne parvient pas à passionner, plombé par une dilution exagérée du propos du groupe dans des titres à rallonge qui n'en demandent pas tant. Si l'on excepte les parties vocales, la qualité indéniable des intervenants permet néanmoins de sauver quelque peu la mise, l'ensemble restant toutefois insuffisant pour grimper dans le train des productions incontournables.