Après un premier album qui sentait bon le vieux Genesis et le progressif 70’s en général, les petits jeunes de Liquid Scarlet (moyenne d’âge 20 ans) ont décidé de remettre ça avec un deuxième album nommé simplement « II » (c’est original ça). Nouvel hommage au « early » progressif ? Pas si sûr…
Je m’explique. On retrouve certes, l’influence de King Crimson chère à l’école progressive scandinave tout au long de l’album (au hasard le final Frippien de « Rhododendron » ou encore l’introduction de « The carafe (part II) ») qui montre qu’ils ne sont pas suédois pour rien ; et si cette influence était peut-être un peu trop présente dans le premier album du groupe, cette fois-ci, ils ont décidé de moderniser quelque peu leur propos musical. Ecoutez le début du premier morceau... On sent que le groupe a également été nourri à la musique de Radiohead et de Sigur Ros pour ne citer que certains des plus illustres représentants de la pop actuelle, bien qu’il faille avouer que c’est quand même l’influence 70’s qui domine encore largement l’album.
Ce qu’il y a de bien avec Liquid Scarlet, c’est que l’on peut tomber sur un passage extraordinaire au hasard d’un morceau quelconque. Par exemple, pour en revenir au premier morceau, celui-ci commence par une mélodie gentillette au piano mais à partir de 3,26 minutes, une rupture musicale intervient et le jeu syncopé de la guitare associé à celui continu du clavier et des voix rend le final du morceau beaucoup plus intéressant. En revanche, on peut également s’ennuyer un peu parfois (l’ambiance session-jam de « The carafe (part II) » qui s’éternise), avant de retrouver à nouveau des ambiances réussies (l’introduction de « The thorn in your flesh » reprise tout au long du morceau par exemple).
Pour résumer, on peut dire que cet album, à l’instar du premier, est plutôt calme et mélancolique avec des petits sursauts instrumentaux qui éveillent l’attention. Ce sont d’ailleurs ces passages qui sont les plus intéressants pour l’amateur de progressif et rapprochent Liquid Scarlet de groupes comme Anekdoten, Anglagard et autres Landberk. Au final, un album intéressant malgré quelques faiblesses (de jeunesse ?) et dont le plaisir d’écoute peut augmenter au fur et à mesure.