SUPERSCREAM: The Engine Cries (METAL PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Superscream est né de la rencontre d’un super chanteur et d’un super guitariste, qui en 2011 avaient donné naissance à un objet musical difficilement identifiable mais parfaitement réussi, le bien nommé "Some Strange Heavy Sound". Mêlant habilement metal progressif et world music, riffs heavy et percussions latino-américaines, rap et arpèges orientaux, l’album était dominé par le talent de compositeur et de guitariste de Philippe Vermont et les qualités vocales d’Eric Pariche, par ailleurs ténor à l’opéra de Rouen et chanteur du groupe Waverly Lies North. Après un changement complet de section rythmique, les deux compères sont de retour avec un deuxième opus, "The Engine Cries", qui risque fort de propulser Superscream dans le cercle fermé des leaders de la scène metal progressive française.

En effet, la musique du groupe rouennais dispose de tous les ingrédients propres au style : puissance, technicité, rythmes asymétriques et surtout un travail mélodique remarquable sur la majorité des compositions. Dream Theater reste l’influence majeure du combo, notamment sur les titres ‘Evil Cream’, ‘Pandora’ et ‘Metal Builders’. Cependant les morceaux sont suffisamment variés pour s’aventurer vers des territoires moins balisés comme le très zeppelinien ‘Velvet Cigarette’ ou le metal boogie ‘Where’s My Mon ?’, titre impressionnant de virtuosité où la section rythmique très jazzy fait swinguer les effets whammy de la guitare de Phil Vermont.

Le travail sur les guitares est d’ailleurs le principal atout de l’album. Guitariste éclectique, Vermont multiplie les ambiances et les sonorités : riffs heavy puissants, arpèges orientaux, solos shred. Sans jamais oublier l’expressivité, son jeu évoque aussi bien le phrasé de Jimi Hendrix (‘Way Out’) que la dextérité de Steve Vai (‘The Engine Cries’) et son talent pour l’harmonisation des guitares permet à la musique de Superscream de s’affranchir de l’apport d’un clavier.

Quant à Eric Pariche, il est la véritable plus-value de l’album. A l’aise dans tous les registres, sa voix parfois très proche du timbre de Ian Gillan (‘Velvet Cigarette’) couvre plusieurs octaves et confère à la musique du groupe toute sa puissance mais aussi sa douce folie (‘Way Out’).

"The Engine Cries" est un album de metal progressif puissant, varié et jouissif qui aurait pu être un véritable coup de maître s’il n’était pas pénalisé par deux compositions power metal bien exécutées mais moins inspirées (‘Your Necklace Of Bites, ‘Insane God’) qui nuisent à sa cohésion. Mais ne boudons pas notre plaisir car Superscream nous livre un album remarquable qui laisse présager du meilleur pour ce groupe français talentueux.

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