Depuis la sortie de "IV : Empire Collapse" la vie de Warbringer a été agitée. Le groupe a même connu une période de quasi split avant de revenir en 2015. Mais il a subi de multiples changements de personnel, certains musiciens n’ayant fait qu’un court passage. Pour le cinquième album, "Woe To The Vanquished", pour lequel le groupe retrouve son ancien logo et une pochette guerrière prometteuse, John Kevill a stabilisé le line-up de la formation avec le retour de Carlos Cruz derrière les fûts et celui d’Adam Caroll à la guitare. Tout ce remue-ménage laisse perplexe sur la capacité de Kevill à donner une suite à la carrière du groupe. Depuis ses débuts en 2008, Warbringer a proposé de bons disques de thrash speed mais sans jamais réussir à franchir le palier qu'on attendait.
Et sans perdre de temps, Warbringer va mettre les choses aux points avec une première face de disque redoutable, et nous prouver qu’il reste une machine thrash impitoyable. De ‘Silhouettes’ à ‘Shelfire’ en passant par ‘Woe To The Vanquished’ et ‘Remain Violent’, le groupe signe une tétralogie qui scotche. Le son est énorme, John est parfait au chant avec un phrasé clair et puissant proche de Death Angel, musicalement les soli sont rapides et ébouriffants et la batterie tabasse sans pitié.
Après ces uppercuts, Warbringer va proposer une deuxième partie diversifiée et évite l’écueil de la répétition.
Ainsi, après un ‘Descending Blade’ dans l'esprit de puissance teintée de mélodie que chérit Death Angel, le groupe ralentit le tempo et fait parler une facette plus sombre, nous donnant un très bon ‘Spectral Asylum’, un titre qui alterne les passages posés et plus puissants. Enfin avec ‘When The Guns Fell Silent’ Warbringer balance une ambitieuse pièce de plus de 10 minutes, une réussite qui alterne passages épiques dignes d’un Metallica, moments acoustiques intimistes et explosions de puissance. Une fois encore, le travail aux guitares est remarquable de finesse et de technique et le final en forme de bande-son de film d’aventure achève la chanson en beauté.
Clairement avec "Woe To The Vanquished", Warbringer revient aux affaires avec éclat et fait oublier les petits tracas. Mieux encore, il signe un disque très fort qui surpasse ce qu’il avait proposé auparavant. Avec une telle bombe sous le bras, le groupe américain semble enfin armé pour franchir le cap décisif vers les sommets du genre.