Né à Chicago (Illinois) de parents musiciens, Richard Marx ne tarde pas à se faire un nom dans le milieu. Dès l’âge de 17 ans, il est repéré par un certain Lionel Richie qui lui prédit un bel avenir. Peu de temps après, alors qu’il assure les chœurs pour Kenny Rogers, il se retrouve à composer pour ce dernier, James Ingram et Kim Carnes. On le retrouve plus tard à l’écriture de titres pour Chicago ou Freddy Jackson, ce qui finit de sceller sa réputation. Il n’est donc pas étonnant de le voir sortir son premier album éponyme en cette année 1987, et encore moins de constater la liste des sommités qui l’accompagnent.
Totalement ancré dans son époque, "Richard Marx" propose 10 titres d’un AOR oscillant entre des influences westcoast évidentes (‘Endless Summer Nights’) et quelques pièces plus musclées aux guitares tranchantes (‘Have Mercy’). Les ballades sont présentes en nombre (trois) et se font souvent aériennes et envoûtantes (‘Hold On To The Nights’, ‘Heaven Only Knows’) en étant toujours dotées de refrains accrocheurs. En la matière, Richard Marx maîtrise parfaitement son sujet et chaque titre s’ancre facilement dans la mémoire. Les morceaux les plus dynamiques tiennent parfaitement la comparaison en intégrant quelques touches bluesy par-ci (‘Don’t Mean Nothing’ et son solo de Joe Walsh, guitariste des Eagles), des lignes de saxo et un groove imparable par-là (‘Remember Manhattan’), ou même une section cuivres et des chœurs grandiloquents (‘Rhythm Of Life’).
C’est également une des forces de cet opus que de savoir varier les ingrédients au sein des différents titres sans altérer la cohérence de l’ensemble. Et ce n’est pas un hasard si 4 singles squatteront le top 3 du Bilboard 100. A ‘Don’t Mean Nothing’, ‘Endless Summer Nights’ et ‘Hold On To The Nights’ déjà cités précédemment vient se rajouter l’introductif ‘Should’ve Known Better’, petite perle d’un AOR dynamique et finement ciselé toujours doté d’un refrain tenace. Même s’il n’a pas eu droit à l’honneur de sortir dans le format précité, ‘Lonely Heart’ mérite tout de même qu’on s’y attarde avec son alternance de couplets calmes et de refrain rock et catchy, avec en bonus un joli solo de Bruce Gaitsch. Et au bout du compte, seul le légèrement syncopé ‘The Flame Of Love’ se révèle un cran en-dessous.
Avec ce premier album, Richard Marx va marquer le paysage de l’AOR. L’album va rester classé pendant 18 mois parmi les meilleures ventes aux Etats-Unis et ce sont donc 4 singles qui se classeront dans le Top 3 du Bilboard. En plus d’être un compositeur exceptionnel, l’Américain se révèle être également un excellent chanteur doublé d’un musicien touche-à-tout talentueux. Voilà des bases qui vont permettre à cet artiste de s’imposer durablement comme un des leaders d’un style musical dont les Etats-Unis étaient alors les maîtres.