Formé en 2012, The Angry Cats est un trio qui commence à se forger une sacrée réputation, notamment sur scène (Olympia...), après avoir sorti 2 EP. Le groupe commence déjà à avoir de la bouteille. L'initiateur du projet est Fred Alpi qui a pas mal bourlingué dans sa vie, né en
Suède, ayant vécu en Belgique, Allemagne et France, écrivain libertaire participant à des livres sur le syndicalisme (préface de celui consacré à Joe Hill) et traducteur d'ouvrages sur la piraterie.
C'est donc de façon assez naturelle que l'ADN du groupe est constitué par le rock de la fin des années 70, celui des Clash, des Stooges, des Ramones, des Damned, ce rock teinté de punk contestataire, celui qui donne vie à des revendications sociales avec des paroles chargées de messages.
Il n'est pas étonnant, à l'écoute de "Outmonster The Monster" de plonger dans cette époque à l'ambiance âpre et musicalement terriblement efficace en raison notamment de la configuration du groupe qui prône des titres directs sans fioritures. Dès l'entame, après une introduction anecdotique, l'auditeur est accueilli par une basse ronflante et mise en avant que rejoignent des riffs primaires de guitare. Les textes revêtent une grande importance et collent bien à cette atmosphère comme dans 'Information' traitant des médias et de l'actualité prise pour argent comptant du moment qu'elle passe à la télé ou dans la presse écrite. Ils abordent avec sens critique la politique ('I Just Can't Keep Out Politics') et les phénomènes sociaux. L'esprit rebelle de ces glorieuses années est bien présent. Mais loin de s'en contenter, le groupe y apporte quelques éléments indus ('Sound Of Silence'), ou qui ne dérogeraient pas sur la bande son d'un Tarantino ('Everyone I Know') avec ces notes de guitare appuyées. Basé sur une nouvelle de Jack London sur un vieux boxeur, 'Piece Of Staek' accentue l'aspect sombre et noir du projet à l'image de la pochette presque crépusculaire.
La voix de Fred Alpi est chaude, parfois un peu désabusée, typique du style, à la Nick Cave, sur la corde raide, parfois inquiétante ('I Need You'), mais sans en faire trop, conscient de ses limites. Il aurait pu hurler sa rage mais reste sobre gage de qualité. L'un des points forts de cet album est la rythmique dont la basse tenue par l'excellent Tom Decaestecker, est le pilier. Elle enrobe l'ensemble de ses notes graves que soutient la batterie de Chris Gianorsi. Les soli de guitare sont plutôt rares mais souvent à-propos.
Cet album est une réelle évocation d'un passé pas si lointain mais apporte une touche de modernité qui permet de dépoussiérer le genre. The Angry Cats plaira certainement aux amateurs d'un rock revendicatif, mais au-delà, à tous ceux à qui cette musique parle. Ces chats en colère n'ont pas fini de miaul....., non de rugir.