Ouf !!! Pas ouf de soulagement mais ouf de surprise et de stupéfaction. Je viens de découvrir Milan Polak et je peux dire sans hésiter qu'il fait partie des meilleurs guitaristes que j'ai eu l'occasion d'apprécier.
Cet américain a beaucoup voyagé ce qui peut expliquer son goût pour l'eclectisme car c'est bien ce substantif qui domine à l'écoute de Guitar Odyssey. Les détracteurs d'albums de guitares y seront pour leur frais. Je pense que si le sublime Passion and Warfare de Steve Vai est une des clés de voûte du genre, cet album en a la même substance, rien moins que ça. Inutile de tergiverser donc, "Guitar Odyssey" est indispensable.
Sa variété dénote la riche connaissance musicale de Milan Polak et son expérience en de nombreux domaines. Tous les styles, du rock au métal, sont présents mais le petit grain de folie, qui différencie les bons guitaristes des excellents, est ici quasi permanent.
Enumérer des influences s'avère donc sans objet. Vous aimez un guitariste en particulier ? Vous l'entendrez à un moment ou à un autre.
Guitar Odyssey recèle aussi son petit lot de bizarrerie métal, rock, bossa nova (et oui...) blues, trash, classique et j'en passe.
Si la diversité peut entraîner un effet de confusion, Milan Polak en évite le piège en restant cohérent du début à la fin, son style étant assez marqué pour survoler ce genre d'obstacle.
La perfection n'étant pas de ce monde, un ou deux morceaux sont légèrement plus faibles, au regard des plus performants, ce qui donne un arrière goût de remplissage. Sur certains albums instrumentaux (des noms, des noms !), ils feraient figure de pièces maîtresses... Mais pour le talent de Polak, cela frôle l'inexcusable. De plus, cette longue oeuvre s'avère dense et un peu lourde à digérer sur une seule écoute.
Peu de reproches en somme pour un album de guitares très abouti qui donne envie, comme souvent avec les meilleurs du style, de poser sa guitare et de reprendre le triangle.