Burnt Out Wreck est le nouveau groupe de l'ancien batteur de Heavy Pettin Gary Moat. Exerçant avec ce groupe depuis quatre ans, ce papy du rock se décide enfin à sortir un premier album, "Swallow", et nous promet du hard rock old school à base de sueur, de bière et de rock'n'roll.
Loin des mélodies sautillantes du Pett', l'introductif 'Burnt Out Wreck' arbore un riff aux sonorités seventies brutes rappelant immanquablement ceux des des frères Young. La ressemblance ne s'arrête pas là puisque Gary Moat nous fait découvrir un organe (vocal, calmez-vous mesdames) surprenant ; sa voix aiguë et éraillée à la tessiture proche d'un Danny Bowes (Thunder) penche du côté Bon Scott de la force la plupart du temps. Ajoutez à cela une prestation globale des autres musiciens convaincante, particulièrement celle de Adrian Dunn (lead guitar), et vous obtenez un cocktail qui a fait ses preuves à maintes reprises au cours des 40 dernières années.
L'éponyme 'Swallow', sur la même ligne de composition, aurait pu trouver sa place sur l'un des premiers albums des Suisses de Krokus alors que 'She's The One' rappelle une nouvelle fois la bande à Luke Morley (Thunder). Quant à 'Pulling Out', 'She's A Dirty Love' ou 'Rockin' Man', s'ils évoquent encore le AC/DC de la fin des années 70, ils sont traités avec l'énergie et l'efficacité de combos comme Airbourne ou Rhino Bucket (vous avez dit pléonasme ?). Et comme le reste est du même tonneau à l'exception de deux ballades inégalement réussies, vous aurez compris que ce "Swallow" est, en effet, un album de hard rock sans grande originalité mais très plaisant.
Faire du hard rock à la AC/DC est loin d'être original et Gary Moat et sa bande ne révolutionneront jamais un genre défriché, visité et déjà retourné dans tous les sens par tous les paysagistes de la planète hard rock. Par contre lorsqu'un groupe comme Burnt Out Wreck se pointe avec son authenticité et sa simplicité comme seules revendications, il faut le souligner et le conseiller à tous les adeptes des groupes cités plus haut.
"Swallow" fait secouer la tête et taper du pied du début à la fin sur des riffs basiques, des mélodies efficaces aux refrains entêtants, sans en faire des caisses et avec un chanteur (également guitare rythmique et ex-batteur) qui nous bluffe par son grain de voix à la nostalgie omniprésente. On en viendrait presque à regretter que ce soient des sexagénaires qui nous prodiguent un tel album car il devient difficile de leur prédire un avenir prometteur. Pourtant, leur deuxième vie part sur de bons rails. Ne boudez pas votre plaisir et allez headbanguer sur ce hard rock à papa simple et efficace.