Cela n’étonnera probablement personne si je vous dis que Purpendicular est à l’origine un tribute band de Deep Purple, ayant pris pour patronyme le titre du quinzième album de ce dernier, probablement pour rappeler par l’assonance le nom du groupe britannique. Créé en 2007 par le chanteur Robby Thomas Walsh, Purpendicular ne cesse alors de tourner en interprétant le répertoire de leurs idoles et sont même adoubés par ceux-ci lorsque Ian Paice et Roger Glover leur font l’honneur de participer en guest stars à un de leurs concerts, expérience plusieurs fois renouvelée pour le batteur.
Fort de son succès sur scène, Purpendicular sort en 2015 un premier album, "This Is The Thing #1", suivi deux ans plus tard du présent "Venus To Volcanus", les deux disques étant peuplés de compositions originales et non de reprises. Et pourtant, les premières secondes de ‘The Bullet’ pourraient laisser croire qu’il s’agit d’un nouvel album de Deep Purple, à commencer par cette montée dans les aigus du chant, façon sirène d’incendie, qui ressemble à s’y méprendre au même cri poussé par Ian Gillan dans les premières secondes de ‘Highway Star’ ("Machine Head").
Autant le dire tout de suite, cette ressemblance est la principale qualité et le principal défaut de cet album. Tout ou presque évoque Deep Purple, de la voix du chanteur dont les intonations imitent celles de Ian Gillan à l’orgue Hammond saturé de Jon Lord… pardon, de Oliver Klammt, des riffs de guitare à l’accompagnement rythmique en béton armé, sans oublier les passes d’armes entre claviers et guitares dans les nombreux ponts instrumentaux. Les compositions déroulent un hard rock old school énergique et convaincant mais qui, comme celui de l’original, s’accorde des digressions plus ou moins jazzy, un hard rock intelligent dont Deep Purple a fait sa marque de fabrique.
Ajoutons à cela que les musiciens et chanteur sont excellents et font preuve du charisme qui convient à ce type de musique (ils comptent même dans leurs rangs Ian Paice et Tony Carey (Rainbow) le temps d'un titre). Alors, l’album parfait ? Pas vraiment car, à trop ressembler à son modèle, Purpendicular frôle le carton rouge pour copie trop conforme. Si Deep Purple est original dans son style, Purpendicular ne fait que lui emprunter son costume. Et comme l’original vient encore de sortir cette année un très bel album, on peut se demander l’intérêt d’acquérir celui d’un clone, fut-il excellent. D’autant plus que l’album soulève quelques réserves : si le début est enthousiasmant, l’intérêt s’émousse sur la seconde partie faute de renouvellement. Par ailleurs, la production étouffe un peu le chant et certains titres souffrent d’une basse aux vibrations désagréables.
Si vous aimez Deep Purple, préalable indispensable, vous apprécierez donc plus ou moins "Venus To Volcanus" selon que vous verrez le verre à moitié plein ou à moitié vide. Les esprits positifs se réjouiront d’ajouter à leur discothèque un Purple-like tellement bien fait qu’on croirait presque entendre le vrai, les moins indulgents se diront qu’il est facile et de peu d’intérêt que de s’inspirer à ce point de l’œuvre d’un autre. Je vous laisse à ce dilemme : moi, je vais plutôt aller réécouter "Infinite".