Après un hiatus de plus de 20 années, Comedy of Errors semble avoir désormais trouvé son rythme de croisière et publie en cette année 2017 son quatrième album depuis son come-back inespéré en 2011 avec l'excellent "Disobey".
Présentant une formation inchangée par rapport à son prédécesseur "Spirit", "House of the Mind" s'ouvre de fort belle manière avec 'Tachyon', plage qui démarre … progressivement pour impulser au fil du temps des rythmiques syncopées et une dynamique qui rappelle les productions des Néerlandais de Egdon Heath. Le groupe maîtrise son néo-progressif sur le bout des doigts et l'ambiance rappelle immédiatement leurs précédentes productions.
Cela va également être le cas d'une des deux pierres angulaires de l'album : le titre épique 'Song of Wandering Jacomus' va en effet reprendre de manière quasi identique les ingrédients de 'Spirit', avec la même rythmique ternaire en 6/8 pour accueillir l'auditeur dans un univers aux accompagnements symphoniques soignés, ponctués de chœurs en tous genres et d'accords majeurs apportant leurs couleurs sereines à l'ensemble. Dommage que les longues, très longues quatre premières minutes où il ne se passe pas grand-chose viennent quelque peu ternir ce tableau quasi-idyllique.
En revanche, 'House of the Mind', autre titre à rallonge, voit Comedy of Errors abandonner un temps son néo-progressif classique pour rejoindre les rivages d'une musique d'obédience seventies, avec un orgue Hammond omniprésent, de longues parties instrumentales ponctuées de soli de guitare, le tout en conservant une réjouissante dynamique mélodique. Le tout est habilement troussé, et l'auditeur ne verra pas passer la quinzaine de minutes tant le groupe réussit à maintenir l'intérêt tout du long.
Hélas, il n'en sera pas de même pour les deux titres les plus courts de l'album que, de manière sympathique, votre chroniqueur qualifiera d'anecdotiques. 'A Moment's Peace' est un instrumental sans intérêt basé sur un gimmick répété ad nauseam, tandis que 'One Fine Day' et son mix très pauvre parvient à lasser l'auditeur en même pas trois minutes.
Il faudra donc un magnifique titre bonus avec un refrain aux allures de single pour contrebalancer ces deux petites fautes de goût qui auraient pu ternir l'impression d'ensemble d'un album une nouvelle fois bien sous (presque) tout rapport, confirmant toute la qualité de la troupe de Comedy of Errors, tellement à l'aise dans ses habits néo-progressifs de la fin du vingtième siècle.