Contrairement à ce que son patronyme pourrait laisser croire, Oliver Light ne nous vient pas de la perfide Albion mais de la région nantaise. Le groupe voit le jour en 2014, formé à l’initiative d’Olivier/Oliver Light, précédemment leader d’une autre formation nantaise, Traffic Lights, ayant à son actif deux EP/albums ("In 25 Points" – 2009 et "Gazing at the Reddest Skies" - 2012).
Sa nouvelle formation qui n’avait pour l’instant à son actif que deux singles sort donc son premier album, "The Clockwork Within". Contrairement à ce que sa musique pourrait laisser croire, Oliver Light ne nous vient pas de la perfide Albion mais de la région nantaise. Je sais, je l’ai déjà dit, mais mieux vaut être prévenu car l’album sonne terriblement british, façon pop-rock/soft rock. Terriblement et délicieusement british.
Et ce n’est pas seulement le chant en anglais qui donne cette impression. Ce serait trop simple. Non, la musique a cette fluidité, cette facilité qui a toujours semblé être l’apanage des formations britanniques. Rien de bien compliqué, des mélodies toutes simples mais qui se gravent immédiatement dans votre cortex cérébral, des chansons au format couplet-refrain, voire couplet sans refrain, tournant autour des quatre minutes, certaines vous donnant l’irrépressible envie de chanter, d’autres vous filant le frisson par la mélancolie douloureuse qui se dégage du timbre fort agréable d’Oliver Light, sa voix montant de plus avec naturel dans les aigus.
Rien de bien compliqué et pourtant pas aussi simple qu’il y paraît. L’album démarre avec les titres les plus accrocheurs, potentiels hits FM que nous aimerions retrouver sur nos ondes quotidiennes à la place de certaines niaiseries qui encombrent trop souvent nos radios. ‘Summer Days’ est à mi-chemin entre les Kinks et Keane, ‘Made of Gold’ donne envie de se remuer en claquant des mains et la mélodie et l’interprétation de ‘AKA… a Fading Star’, plus mélancolique, fait penser à Muse, une référence d’ailleurs perceptible sur plusieurs titres.
Puis, insensiblement, l’album prend un tour à la fois plus mélancolique et plus rock, délaissant son côté radio friendly pour devenir plus sombre et plus lourd (‘Empty Spaces’, ‘Don’t Let It Get To You’). Nouveau virage avec ‘Something To Hold On To’ et ‘Losing Track’, deux titres pratiquement acoustiques dont la pureté n’égale que la mélancolie. Et la boucle est bouclée par un retour à la pop anglaise séduisante des débuts avec un ‘You’ qui souffre de la comparaison avec les deux morceaux qui l’ont précédé et un ‘AKA… The Machine’ bien plus solide, introduisant une pointe d’extravagance et de rébellion.
Les courtes respirations instrumentales (‘Intro’, le Musien ‘United Souls Anthem’) finissent de donner à "The Clockwork Within" une diversité de bon aloi qui le différencie d’un album pop de plus. Certes, il manque d’un rien d’emphase ou d’une orchestration plus audacieuse pour que les compositions soient parfaitement mises en valeur, mais ce premier essai est des plus réussis et laisse augurer du meilleur à venir.