On ne compte plus les groupes qui ont fait des reprises de 'Eagle Fly Free', 'Dr. Stein' ou autres morceaux d'Helloween période Kai Hansen. Plus rares sont ceux qui ont exploré d'autres versants de la pléthorique discographie de la bande à la citrouille. Il fallait donc que Roland Grapow qui a officié dans le groupe dans les années 1990 s'attaque à cette période avec son groupe Masterplan. "PumpKings" est donc une collection de 11 morceaux écrits par Grapow pour les mythiques Allemands.
C'est avec une production moderne et un mixage radicalement orienté guitare que Masterplan ouvre la danse avec 'The Chance', qui figurait à l'origine sur "Pink Bublle Go Ape" qui signe le début d'une période difficile pour Helloween. La basse est moins mise en avant au profit d'un mur de son de guitares. Le chant de Rick Altzi est plus rugueux que celui du phénoménal Michael Kiske. S'il a une amplitude moindre, il compense avec une hargne et une énergie qui sonnent elles aussi plus modernes. Dans la même veine, d'autres titres de cet album et du suivant, le très critiqué "Chameleon", s'enchaînent avec la même rage à un rythme effréné. 'Step Out Of Hell' qui à l'origine sonnait presque comme du Bon Jovi est passablement durci même si les mélodies plus hard FM sont palpables. Plus loin le quasi progressif et psychédélique 'Music' acquiert une ampleur et une sensibilité élégiaque. Une vraie réussite qui souligne que les morceaux écrits par Grapow sont peut-être les meilleurs de cette période souvent méprisée par les fans d'Helloween.
Avec 'Mr. Ego' s'ouvre une nouvelle période, voire un renouveau qui se concrétise par le départ du talentueux Michael Kiske remplacé par Andi Deris derrière le micro. La différence vocale est un peu moins perceptible même si la voix d'Altzi est plus granuleuse que celle de Deris. Les trois albums partiellement revisités ont ouvert la voie sur laquelle navigue toujours Helloween aujourd'hui malgré quelques changements de line-up. Mais la vigueur retrouvée à l'époque rend ces nouvelles interprétations moins intéressantes, si ce n'est qu'elles peuvent permettre aux fans ou à de nouveaux curieux de découvrir ou redécouvrir des morceaux qui n'ont pas nécessairement laissé une empreinte remarquable dans l'histoire du metal.
Cet album de réenregistrements présente donc un certain intérêt car il remet en avant des titres souvent oubliés de la discographie des Allemands. On (re)découvre de très bonnes chansons heavy, aux mélodies superbement bien écrites et aux riffs plutôt efficaces, qui revues hors des aspirations et du contexte de leur sortie présentent une facette admirable du groupe et de Grapow. Il en ressort un album très agréable à écouter.