Qui connaît la qualité du prog italien nepeut qu’être impatient de découvrir ce “Lycanthrope” de Mangala Vallis.
Est-ce à cause du (ou grâce au) mellotron omniprésent (ne cherchez pas de son “chords” de synthé, il n’y en a pas ! ), l’ambiance est très 70's ("Foxtrot" par exemple, mais aussi "Isola di Niente" de PFM ... ou "Vacuum", de The Watch !), l’énergie de la section rythmique en plus.
Disons d’emblée que le travail de composition est excellent tout au long de ce “Lycanthrope”: varié, mélodique, inspiré, avec assez de ruptures pour surprendre (agréablement) l’auditeur.
L’album commence par une courte intro avant le premier vrai morceau, 'Cosmotraffic Jam', bien pêchu, et qui réunit tous les ingrédients du néo-prog bien assimilé : variations de rythme, numéros de clavier et de guitare, break final pour terminer calmement au piano solo, de la belle ouvrage.
La plage suivante, 'Call me alias', est remarquablement orchestrée (mellotron + guitare sèche + flûte + solo floydien), exprimant à fond l’émotion à fleur de peau de la partition vocale. Pour suivre, dans un bel esprit de diversité, 'Lycanthroparty', titre court au rythme fort sympathique et à la mélodie tenace, avec un joli enchaînement avec la piste suivante, au rythme plus lent et ample : belle leçon d’efficacité !
'The Boy that Howls at the Moon' regroupe à peu près tous les ingrédients qu’on peut trouver dans un bon gros morceau (plus de 13 minutes) de musique progressive : des développements bien variés autour d’un thème commun, avec changement de rythme, des solos bien trempés, un bon final ample bouclant l’ensemble. 'The Mask' est lui construit sur un rythmique plus heurtée et une mélodie moins évidente, ce qui en fait un titre d’abord moins facile, mais également intéressant.
L’album se clôt par 'The Transparent and the Obscure', un peu long mais avec un joli solo de guitare quasi bluesy.
A ce moment de lecture, le lecteur doit s’interroger sur la notation placée en haut de l’article : comment un album aussi prenant peut-il ne récolter qu’une note honorable ? Et là, il faut parler du cas du chanteur Bernardo Lanzetti. Le moins qu’on puisse dire, en ces temps de consensus mou et de chanteurs au profil formaté (je parle de variété, pas du prog !), c’est que celui-là ne laissera personne indifférent : avec sa manière bien à lui d’user et d’abuser d’un trémolo marqué et d’expressions outrées (c’est le seul chanteur qu’on entend grimacer à l’écoute ! ), il appelle forcément deux types de réactions diamétralement opposées: certains crieront au génie, d’autres pourront prétendre qu’il plombe sérieusement l’album. Pour moi, l’album perd deux points avec lui ...