Prolongeant une tradition hollandaise de groupe à chanteuse (Earth And Fire, The Gathering, Delain), Golden Caves, fort de son premier album 'Bring Me To The Water' sorti en 2016, rentre très rapidement en studio avec la même équipe pour enregistrer son successeur ''Collision''.
D'ascendance progressive, ces Cavernes Dorées se démarquent du tout-venant par un savant équilibre entre forces en puissance et compositions plus atmosphériques. La guitare tranchante nous invite dans un royaume metal où l'énergie est souvent canalisée par les claviers d'Elise Polman (parfois proches d'un Clive Nolan), qui nous ouvrent de larges plages sonores propres à la contemplation ('Child Of Mine', 'Doctors Prescription', 'When The Rain Falls', 'Keep Running'). 'Bring Me To The Water', extrait du précédent album et titre le plus emblématique du son Golden Caves, fait parfaitement office de synthèse de l'esthétique du groupe hollandais avec guitares et sections rythmiques en feu, glissements vers l'atmosphérique, chant tantôt perché, tantôt au plus près de nous grâce à un dédoublement des chœurs.
Car bien entendu, le chant de Romy Ouwerkerk participe également à la richesse de ce ''Collision''. Pure, lumineuse, la chanteuse nous évoque tout autant Magenta qu' Evanescence, aussi à l'aise dans les rapides que dans les moments intimes comme sur les ballades dépouillées 'Mother' ou sur la première partie de 'Maze', dont le rendu restitue une émotion brute, grandie par les accords majeurs de clavier ou de piano. C'est 'My Demons Hunt' qui servira de référence avec ses inquiétants arpèges de piano, ses chœurs fantomatiques et une voix toujours aussi généreuse.
Les mauvaises langues pourront regretter le format resserré des chansons qui ne dépassent jamais les six minutes, ceux plus réalistes leur répondront que l'étirement volontaire des morceaux pour sonner progressif n'est jamais un gage de qualité et que Golden Caves maîtrise tout à fait son format court et n'a aucun intérêt à bourrer le mou du progueux de base en se livrant à une suite de 20 minutes (comme le font - avec plus ou moins de bonheur - Magenta et d' autres groupes actuels qui tombent dans ce piège les deux pieds en avant).
Au final, ce second album est une véritable rampe de lancement pour Golden Caves qui réalise avec un souci de précision quasi mathématique un album de haute volée, conjuguant énergie et tranquillité. Nul doute que cette formation soit très demandée dans les jours et années à venir.