Ami lecteur de cette chronique, accroche-toi à ton siège car dans quelques instants, tu vas être le témoin privilégié d'une révélation scientifique extraordinaire : la preuve irréfutable que la cryogénisation, méthode de conservation par le froid, fonctionne. Pour ce faire, il te suffira de glisser dans ta platine CD la dernière galette produite par "Glass", groupe formé dans les années 1970 et ressuscité en 2004 par le biais d'un album live reprenant leurs compositions originales jusqu'alors jamais éditées.
A l'écoute de ces "Illuminations", tout laisse à penser que le trio américain n'a pas vu passer les 3 décennies qui se sont écoulées entre leurs premières compositions et la production dont il est ici question. Dès la première plage, l'auditeur se retrouve plongé en plein milieu des seventies, époque où toutes les expérimentations étaient possibles, impression renforcée par la débauche de claviers analogiques, tous plus vintage les uns que les autres, donnant une tonalité surannée à l'ensemble. Soutenus par un jeu de batterie tout en finesse et des lignes de basse répétitives, ces derniers mènent la danse de la majorité des morceaux, les guitares venant simplement enluminer les mélodies ainsi proposées.
Les différentes compositions, regroupées autour de 3 suites principales, vont s'enchaîner entre morceaux purement symphoniques aux thèmes accrocheurs ("Overture", "Eclipse", "Gaia" ...) et autres titres dignes du meilleur "Ashra Tempel" cuvée seventies ("Astral Transascension", "The Hidden Room", "Slightly Behind All the Time" ...).
On trouvera également quelques plages plus expérimentales ("Isle of Dyslexia", "Delirium", ou encore "Medicine Man" qui trouverait sa place sur "Ummagumma"), à l'intérêt plutôt discutable car venant casser la dynamique des différents enchaînements.
Au final, que penser de cet album ? C'est très beau, très bien joué, très bien réalisé, mais à mon sens, Glass s'est trompé d'époque, ce qui nous renvoie à notre découverte initiale. Les amateurs du genre apprécieront sans doute, ceux qui se délectent d'un son plus moderne passeront rapidement à autre chose.