Deuxième album de nos Suédois martiaux de Sabaton. On prend presque les mêmes et on recommence puisque cet album voit l'apport d'un véritable claviériste, rôle endossé par le leader et chanteur Joackim Brodén jusque-là. Il s'agit de Daniel Myhr qui, comme d'autres avec lui, rejoindront le groupe Civil War quelques années plus tard.
Dans la droite ligne de ce que Sabaton avait proposé avec "Primo Victoria", chaque titre évoque une situation en rapport avec la guerre. Ainsi, la galette s'ouvre avec 'Attero Dominatus' qui traite de la bataille de Berlin, du point de vue des Soviétiques. 'Nuclear Attack' s'intéresse aux bombardements nucléaires de Hiroshima et Nagasaki. On parlera également de la construction du IIIè Reich d'Hitler avec 'Rise Of Evil', d'Al Qaïda et des Talibans avec 'In The Name Of God' et bien d'autres événements ou situations historiques. Seul le final 'Metal Crüe' échappe à la règle puisque ce titre est construit autour du nom de groupes de metal tels Kiss, Gamma Ray, Iron Maiden ou encore Slayer.
Côté musique, avec une production perfectible qui donne une impression brouillonne bien que relativement puissante, les rythmiques sont toujours assez rapides, plutôt classiques et efficaces. Les chœurs sont toujours de la fête comme sur l'intro de 'Attero Dominatus' et la plupart des refrains. Le tout est relativement enlevé même si certains morceaux tentent de varier un peu la cadence. Ainsi 'Rise Of Evil' s'étend sur plus de 8 minutes dans une atmosphère qui se veut épique. Le résultat n'est que partiellement convaincant la faute à un aspect répétitif et une absence de réel décollage. 'Angels Calling', qui traite des horreurs de la première guerre mondiale, est doté d'une longue introduction aux accents celtiques ou orientaux et se prolonge au gré d'un riff assez linéaire. Cette chanson demeure toutefois remarquable compte-tenu de l'importance que prend le clavier (y compris un solo) et de l'intérêt de la ligne vocale un peu originale et d'une certaine façon captivante. Le dernier titre est donc un clin d’œil aux gloires du metal puisqu'il cite près d'une trentaine de groupes de metal, de rock ou de thrash, délire sympathique en forme d'hommage.
Construit sur les mêmes bases que son prédécesseur dans la fidélité absolue à son identité, "Attero Dominatus" constitue une nouvelle pierre à l'édifice Sabaton qui petit à petit s'impose dans le monde des metalleux. Avec des titres qui ne sont pas tous très frappants, les Suédois font tout de même le job et s'offrent même des moments de bravoure.