Lars Eric Mattsson, après son opéra rock "War", revient à ses premières amours, les albums instrumentaux. Quatorze ans après son prédécesseur Electric Voodoo, notre prolifique guitariste n'a pas pu résister à nous montrer une nouvelle fois ses multiples talents en solo. Donc, guitare et uniquement guitare.
L'avantage de Mattsson sur certains de ses congénères, s'entend dès les premières notes. Pas de shred infernal à la "c'est moi que je suis le plus rapide". Juste un morceau sur les dix est dans un tempo très soutenu et annonce bien la couleur avec son titre "Shredhead".
Lars, qui a digéré depuis longtemps ses envies de démonstrations, parvient à créer une oeuvre assez éclectique et recherchée. Petite surprise avec Dehli où le sitar electrique apporte des mélodies et des sonorités orientales très agréables.
Le reste de l'album défile et une fois terminé, on se rend compte qu'on y a que très peu prêté attention. Le problème majeur de Earthbound se situe dans l'intérêt qu'il suscite. Il est très rapidement déclinant et on décroche au deuxième ou troisième morceau pour n'être interpellé que par intermittence par une intro ou un son particulier.
Pourtant, la qualité du jeu de Mattsson n'est pas en cause. Mais ses compos et son style deviennent trop lisse et n'impressionnent plus. Je sais que nous sommes des enfants gâtés mais franchement, même si toutes les subtilités n'ont pas été entendues au départ, je gage que peu d'auditeur auront envie de se replonger dans une seconde et fastidieuse écoute. De plus, les mélodies, bien que toujours présentes, ne se retiennent pas et laissent assez indifférent.
Manquant de vitalité et d'énergie, cet album est bien trop terne pour marquer les esprits. Encore une fois, rien n'est vraiment à jeter, mais rien ne sort non plus du lot laissant l'auditeur affamé de sensations. Mr Mattsson peut largement mieux faire.