Davide Laugelli est un bassiste italien qui officié dans divers groupes aux styles variés allant du death au doom en passant par le thrash et le heavy dont 373°K, The Burning Dogma, Disease Illusion, Electrocution ou Heller Schein. Pour son premier album sous forme d’un court EP, le musicien originaire de Bergame s’est adjoint les services du batteur Michele Panepinto et du claviériste Fausto de Bellis, que l’on avait pu entendre dans le précédent album de Vitriol.
Davide Laugelli prend les commandes d'un trio dont la composante rythmique est essentielle. Le jeu de Michele Panepinto, précis et ample, rappelant fortement celui de Terry Bozzio par une utilisation appuyée et méthodique des percussions et des cymbales, complète idéalement la basse de Davide Laugelli qu'il utilise sous deux formes, une classique électrique et une fretless pour plus de rondeur. Le rôle de Fausto de Bellis consiste à donner du corps aux ambiances de "Soundtrack Of A Nightmare" par un usage subtil des arrangements. Laugelli a intelligemment conceptualisé sa bande-son d’un cauchemar en structurant les cinq morceaux comme les différents stades d’un cycle de sommeil.
Le calme avant la tempête. L'endormissement avant le cauchemar. La reposante berceuse introductive ‘Johannes Brahms Op.49 n°4’ se charge de faire basculer l'auditeur de l'éveil au sommeil avec une version douce et réconfortante comme l'originale de Brahms. 'La Nave Di Pietra' transmet la parole apaisante d'Hypnos qui rend le repos plus profond et place l'auditeur dans les meilleures dispositions pour aborder un 'A Night At Stonehenge' aux tonalités chamaniques et ritualistes basé sur des motifs répétitifs étourdissants et des atmosphères étranges et ésotériques. La section rythmique, bien secondée par les textures ténébreuses des claviers, façonne un développement linéaire dont l'intensité maximale est atteinte lors de l'érection monolithique finale. Si 'Climbing The Wrong Mountain' fonctionne de manière similaire à 'A Night At Stonehenge', avec tout de même un surplus d'agitation et de mélodies, il faudra auparavant passer par un vibrant 'Hell With You' uniquement rendu par les angoissantes fréquences basses de l'instrument de Laugelli.
Avec une petite vingtaine de minutes au compteur, le cauchemar ne laissera pas d'empreinte trop traumatisante quand la sonnerie du réveil résonne en toute fin de disque. De plus, le contenu s'avère moins sombre et cauchemardesque que ce que l'on pourrait penser a priori. Loin d'un Zeus! qui, avec la même combinaison basse-batterie, propose une musique beaucoup plus chaotique et assourdissante, Davide Laugelli recherche plus particulièrement à provoquer des émotions complexes et des impressions visuelles en jouant sur les ambiances et les intervalles sonores. Il en résulte un premier EP encourageant, bien produit et soigné, tant dans l'idée conceptuelle que dans son interprétation. On attend la suite de "Soundtrack Of A Nightmare" pour en savoir un peu plus sur cet intriguant Davide Laugelli à la créativité si mystérieuse.