Enregistré le 14 décembre 1986 au Sydney Entertainment Centre, ce "Live In Australia" va marquer un tournant dans la carrière d'Elton John. Le concert comprenait deux parties. Dans la première, Elton performe avec son groupe d'une quinzaine de musiciens. Dans la seconde, il est accompagné de l'Orchestre Symphonique de Melbourne, habillé en costume d'époque tel Mozart, poudré et affublé d'une perruque de circonstance. Seule cette partie sera publiée sur le double album, alors que la première fera l'objet (non exhaustif) d'une vidéo VHS et Laser-Disc.
Pièce maîtresse de la discographie d'Elton John, ce live contient une set-list sélectionnée avec soin. L'accent est mis sur les hits faisant déjà la part belle aux orchestrations symphoniques comme 'Sixty Years On', 'The Greatest Discovery' ou, plus encore, 'Tonight'. Dans ces conditions, l'apport de l'Orchestre Symphonique de Melbourne transcende les compositions ciselées et magnifie les arrangements.
À côté d'eux, le futur Sir Elton y place des fleurons de son répertoire tels l'épique 'The King Must Die', l'inévitable 'Your Song' ou les langoureux 'Sorry Seems To Be The Hardest Word' et 'Candle In The Wind' encore dédié à l'époque à Marilyn, 20 ans avant d'immortaliser la mémoire d'une autre célèbre Lady. Les titres plus enlevés que sont 'Have Mercy On The Criminal' ou 'Take Me to The Pilot' prennent eux aussi un relief nouveau sous les arrangements symphoniques d'un concert qui, ce faisant, prend une dimension exceptionnelle.
La force d'Elton est d'y incorporer également des compositions aux mélodies magiques comme 'Tiny Dancer' ou 'Madman Across The Water'. Seul bémol de l'album, la voix du célèbre Anglais. Celle-ci commence à décliner. Elle se fait moins claire et est visiblement altérée. Ce concert sera le dernier avant une opération de la gorge et des cordes vocales qui laissera une trace indélébile sur sa voix, l'empêchant de chanter pendant presque un an et l'éloignant des scènes lors des 18 mois qui suivront son opération en janvier 1987. Après ce concert, Elton cessera également les tenues excentriques en concert.
Malgré cela, "Live In Australia" entrera au Panthéon des doubles albums live mythiques au côté des "Live" des Eagles, des "Live And Dangerous" de Thin Lizzy, "Alive II" de Kiss et autres "Live After Death", "Yessongs", "Made In Japan" et "Alchemy" que chaque discothèque doit compter. Une set-list d'exception, une production remarquable, un mariage pop/classique des plus réussis et un contexte lié à la star font de ce Live un disque à posséder absolument et à écouter et ré-écouter sans modération.