En cette fin d'année riche en sortie pour le monde du néo-prog, ce quatrième album de Flamborough Head faisait partie de mes attentes les plus impatientes. Le précédent album de FH ayant marqué une nouvelle orientation du groupe, c'est avec une curiosité avide que je me suis jeté sur ce "Tales of Imperfection".
Après un court instrumental très aérien parsemé de quelques jolies phrases dues à la flûte de Margriet, on plonge dans la pièce maîtresse de l'album. 'Maureen' nous régale, tout au long de ses presque 12 minutes, d'un prog qui parcourt toute une gamme de sensibilités et de colorations. La musique de FH s'est positionnée dans une frange moins symphonique que celle des débuts du groupe. On est plus près de "One for the Crow" avec ses mélodies acoustiques teintées de folk. Le chant de Margriet a gagné en sensualité et si l'on est sensible à ces voix féminines de la classe de Tracy Hitching, Candice Night ou Annie Haslam., on ne peut que succomber à la chaleur des vocaux de la belle Hollandaise.
Les titres se suivent, 'Higher Ground', 'Silent Stranger', 'Captive of Fate' et 'Mantova', tous offrant des compositions très mélodiques qui font parfois penser au monde musical de Renaissance, mais avec des clins d'œil vers les origines du rock progressif et l'on se surprend à évoquer Genesis, Caravan et même Pink Floyd ou Oldfield. Nous assistons à de longues conversations entre guitare et synthés, sur lesquelles la flûte vient broder des interventions toutes en dentelle aérienne. Plongez-vous dans l'univers de 'Mantova', vous ne devriez pas en ressortir indemne. Cet instrumental est sans doute le plus beau morceau de prog/néo-prog qu'il m'ait été donné d'entendre cette année !
Il ne reste plus qu'à laisser Margriet nous charmer sur sa dernière chanson, 'Year after Year', qui conclut l'album en nous ramenant sur terre avec une composition plus rock traditionnel avec une pointe de soul.
Une véritable réussite pour un groupe qui a su trouver sa voix et sa voie. Flamborough Head a définitivement quitté le monde du néo symphonique pompeux, mais a su en garder le meilleur pour l'allier à des éléments musicaux très variés. Le résultat s'appelle plaisir.