Après Square, Satan Jokers, Blasphème, c’est un autre acteur
important de la scène hard rock française des années 80 qui nous revient en
la personne de Océan.
Océan, c’est principalement 2 albums éponymes datant d’il y
a maintenant environ 37 ans et un coffret très complet, "The Complete Box", datant
de 2010, délivrant un hard rock charmeur et légèrement progressif, que la
chaotique carrière du groupe n’a malheureusement pas permis de diffuser
largement. Contre toute attente, même si des annonces dans ce sens
paraissaient régulièrement depuis plusieurs années, Océan nous revient après
quelques décennies d’absence, proposant un nouvel album qui oscille entre hard rock
et rock, avec un line-up qui a plutôt bien résisté au temps, puisque que se retrouvent ici trois musiciens ayant participé aux débuts du groupe : Noel Alberola
à la basse, Alain Gouillard à la batterie et Georges Bodossian à la guitare.
Si le nom de cet album, "C’est La Fin", peut surprendre pour un
album de reformation, le contenu est lui plus prévisible quant au style
abordé : un rock puissant porté par de belles parties de guitare et un
chant plutôt pop rock, et au final, peu de surprises avec cet album très
homogène s’inscrivant harmonieusement dans la partie hard rock de la
discographie du groupe, en faisant l’impasse sur sa facette la plus
progressive. A ce titre, ce disque est plutôt une bonne surprise, le
groupe étant parvenu à conserver son esprit original et à proposer un rock
puissant et bien structuré. On peut ainsi se réjouir de la présence des riffs efficaces
et des harmonies élégantes de Bodossian, retrouvant là ce qui faisait une
grande partie du charme du groupe il y a une grosse trentaine d’années.
Du côté des déceptions, il est permis de regretter la trop forte
linéarité qui émane de "C’est La Fin". Les tempi et le chant manquent un peu de variété et de surprises. Non que le chant soit désagréable ou limité, loin s'en faut.
Mais, au regard de l’aspect un peu trop homogène des compositions, il aurait
été judicieux que le chant n'abonde pas dans ce sens.
Les rares moments où le groupe se fait moins policé, comme
cela peut être le cas avec 'Tu’n Penses Qu’à Ta gueule' ou 'C’est La Fin', permettent
au disque de gagner en relief et en personnalité. Cette identité si particulière et envoûtante,
qui faisait / fait d’Océan un groupe un peu à part, resurgit alors.
Mais au final, ce retour, s’il ne devrait pas choquer les
aficionados d'Océan, manque tout de même d’un peu de singularité pour se
montrer vraiment marquant. Là ou Blasphème et Satan Jokers ont su élever leur niveau de
manière impressionnante lors de leur retour, Océan s’inscrit plus dans une
continuité sympathique, en proposant un disque de hard rock honnête et bien construit.