''Le Freak c'est chic !''. Intéressant de commencer une chronique avec une phrase semblant avoir peu voire aucune accointance avec le produit en question. Pourtant, avec ce 'Freak Is Fashion', Freak Injection a également des envies glamour. Ce groupe français, amateur de licornes et d'Hamlet sanguinolent, livre une première copie à la pochette colorée.
'Freak Is Fashion' est un EP 4 titres, 4 cartes de visite qui nous permettent d'appréhender un groupe en devenir.
Après un début turbulent, le titre éponyme est pudiquement dévoilé au son d'une artillerie electro sur laquelle une voix féminine sans accent livre une ode infernale à la mode. Le morceau se joue des différents tempi, passant de la rêverie à l'agression sonore. Les influences sont clairement tournées vers le rock industriel, Nine Inch Nails en tête, tandis que la chanteuse prend parfois des sonorités proches d'une Björk énervée, voire d'une Kerli tandis que sur 'Sex Me' qui lui succède, la voix féminine se la joue à la Mona Soyoc, en chatte lubrique.
'Crosses' tournoie autour des hémisphères d'un auditeur qui n'oublie pas de taper du pied. Les claviers sales font une escapade où tout paraît flotter. Des velléités symphoniques avec une mélodie triste au piano apparaissent et il serait bien intéressant de voir le groupe creuser cette voie à l'avenir, comme a pu le faire Lecks Inc. L'EP se termine par 'Psycho' (Russian Boy) le titre le plus accessible du groupe, avec une vague déferlante électro à la Prodigy.
Si l'on excepte l'imagerie faussement provocante, sûrement faite pour choquer les âmes plus sensibles, Freak Injection prend un bon départ, flirtant avec des influences rock industriel, électro mais n'oubliant jamais d'avoir d'imparables mélodies.