Mine de
rien, cela fait deux décennies que les Flogging Molly nous proposent leur punk
celtique enjoué et entraînant, mélange de rythmes et d’énergie punk et de
sonorités folk, principalement axées autour de la musique traditionnelle
irlandaise. Présentés ainsi, on pourrait s’attendre à une resucée des Pogues, mais les Flogging Molly
sont plus proches de l’état d’esprit que de la musique de la bande à Shane
McGowan, même si l’entame de ce "Life Is Good" ressemble beaucoup à un
hommage aux Pogues. On peut cependant dire que si ces derniers représentaient
la face folklorique du punk celtique, les Flogging Molly en étaient plutôt la
face punk ('Welcome to Adamstown' ayant même des petits relents de Green Day).
Ce sixième
album, le premier depuis 2011, reste assez fidèle au style du groupe de
l’ancien chanteur de Fastway (eh oui, le Fastway de « Fast » Eddy
Clark et Pete Way), à savoir un rock débridé et assez énergique porté par une
orchestration qui mêle instruments traditionnels (violons, banjo, accordéon,
tin whistle, bodhran…) et guitares électriques. Tout au long
de ce "Life Is Good", le curseur oscille entre des ambiances majoritairement
celtiques, comme cela est le cas avec 'Reptiles', et des univers plus rentre-dedans et agressifs, à l’image de 'The Hand Of John L. Sullivan' ou de 'Crushed'.
Bien que le groupe ne déroge pas fortement à son style de prédilection, on ne peut que constater qu'il se fait un peu moins direct et frontal qu'à ses débuts, ne conservant bien
souvent pas grand-chose de ses racines punk. Cela se traduit par certaines
chansons qui possèdent des tempi plus paisibles, 'The Last Serenade (Sailors And
Fishermen)', et d’autres qui lorgnent vers des folklores moins connotés irlandais et moins festifs, à l’image de 'The Day’s We’ve Yet To Meet'. Mais cette
évolution vers un rock folk reste assez timide et le groupe demeure globalement fidèle à
lui-même.
En termes
d’inspiration, ce "Life Is Good" est indéniablement un bon cru qui retrouve les qualités qui ont fait le succès du groupe, avec notamment ces chœurs et ce chant qui siéent à merveille aux compositions. En ce sens, il
constitue une bonne nouvelle pour les fans. Il est toutefois permis de se montrer un peu
déçu au regard des 6 années qui ont été nécessaires à la réalisation de ce
disque. Cette longue attente nous laissait espérer la présence de titres plus
saillants, plus imparables. Car ce "Life Is Good", pour convaincant qu’il soit,
ne comprend pas beaucoup de « futurs classiques » comme devraient le
devenir 'Reptile', 'The Guns Of Jericho' ou bien l'énorme 'Crushed'.
Et de ce
fait, si Flogging Molly nous revient avec un très bon album, il ne parvient
pas à se transcender pour accoucher d’une nouvelle pierre angulaire de sa
discographie.