"Love Hate Conspiracies" est le second album du groupe Britannique Blood Red Saints, trois ans après un "Speedway" qui ne nous avait pas emballés outre mesure, la faute au manque de puissance qui caractérisait l’ensemble de ses titres trempés dans un bain d’AOR ne sortant guère des sentiers battus. Aussi, nous les avions quittés en leur recommandant, en toute modestie, de sortir un peu les muscles sur leur prochain album.
Eh bien, croyez-nous si vous voulez, mais notre conseil a été suivi et ce de manière évidente. En effet, ce "Love Hate Conspiracies" est à "Speedway", en termes de puissance, ce que la Ligue des Champions est à l’Europa Ligue et l’on en vient à se demander ce qui a bien pu se passer en trois ans chez ces plus tout jeunes gens pour qu’ils connaissent une telle évolution.
En y regardant de près, on peut d’emblée constater que le line-up a changé. Un second guitariste est venu rejoindre la formation et un nouveau batteur a chassé le précédent. Neils Hibbs (Shy) et Andy Chemnay (Angels Or Kings) sont ces heureux élus. La relation de cause à effet semble donc toute trouvée. Mais il se murmure qu’elle va de pair avec la ferme volonté du frontman du combo - un Pete Godfray gonflé à bloc à l’entendre dans les interviews récentes qu’il a accordées - de mettre un tigre dans le moteur du groupe. Exit l’AOR des débuts, bienvenu au hard rock mélodique sur ce second essai dont la pochette ne laisse aucun doute sur le contenu, contrairement à celle de "Speedway", même si celle-ci était un clin d’œil aux origines du nom du groupe (une célèbre écurie de course motorisée américaine des années 20).
"Love Hate Conspiracies" propose donc son lot de titres fort mélodieux et musclés. Les excellents 'Live & Die', 'Wake Up', 'Sometimes', 'Is It Over ?', 'Rise Again' et 'Turn On The Night', sans oublier le titre éponyme, sont de ceux-là. Il est à noter que Paul Laine (Danger Danger, The Defiants) a participé à la fête en composant et en apposant sa voix sur 'Is It Over ?' et sur 'Turn On The Night', titre né de l’inspiration de Steve Brown (Trixter, Def Leppard).
Par ailleurs, n’omettons pas de préciser que tous les titres nous ramènent soit à Bon Jovi, soit à Def Leppard. Alors bien entendu, parfois le naturel chassé revient au galop. Ainsi, certains morceaux manquent de cette puissance attendue et revendiquée comme 'Exit Wounds' et le néanmoins fort plaisant 'Arms Wide Open' et quelques très rares coups de mou mélodique qui se font sentir comme sur 'Something In Your Kiss'.
Cependant, ces broutilles ne viennent pas gâcher la bonne impression d’ensemble que laisse cet opus. "Love Hate Conspiracies" est un vrai bon album de hard mélodique. Les Britanniques de Blood Red Saints méritent les félicitations du jury pour avoir osé et réussi leur pari, dès leur second album, de changer leur fusil d’épaule et d’en avoir modifié le calibre.