Un an après nous avoir régalés avec "Fight Another Day", le disque de Dan Reed Network, le groupe qui l’a fait découvrir, Dan Reed nous revient avec son quatrième album solo.
Ce "Confessions" est un recueil de 10 compositions aussi intimistes que paisibles qui diffèrent totalement de l’ambiance énergique et groovy propre à Dan Reed Network. Tout est ici lent, délicat et empreint de spiritualité, ou tout au moins de bons sentiments. L’artiste ne s’en était pas caché lors de la sortie de son premier effort solo : sa quête de recherches intérieures et ses voyages l’ont amené vers des rivages où l’amour de son prochain et le travail sur soi sont devenues des priorités.
S'il est permis de trouver cette démarche positive et belle - ou bien naïve et ennuyeuse, c'est selon - au niveau musical, c’est plutôt vers cette seconde option qu’il faut s’orienter. Car ce "Confessions" s’apparente à un électro-encéphalogramme plat, à un constat de décès artistique. Dix compositions qui se ressemblent toutes et qui au surplus ne diffèrent pas beaucoup de celles qui se trouvent dans certains des précédents albums.
La faute en incombe à des tempi qui ne décollent jamais, à un chant monocorde et sous-exploité et à des arrangements aussi plats que fades qui fondent tous les instruments en une masse indistincte. On pourrait s’extasier devant le côté intimiste et nostalgique de ces compositions, mais cela est bien difficile tant le sentiment de redite et l’absence totale de surprise semblent être ici érigés en loi. En cherchant bien, l'auditeur pourra trouver quelques passages qui évoquent un Phil Collins sous antidépresseurs, mais cela ne parvient pas à diversifier suffisamment le propos d’un Dan Reed que l’on a connu bien plus inspiré en matière de compositions. Non que l’ensemble soit foncièrement mauvais, mais cela ressemble plus à un recueil de ballades faciles dont le but n’est que de porter les textes de Dan Reed.
Le constat est donc assez amer, et c’est d’autant plus dommage que l’homme est humainement délicieux, et qu’il nous a prouvé, il y a peu encore, qu’il est capable de nous proposer des choses fantastiques. Cela explique d’ailleurs probablement en grande partie la déception ressentie à l’écoute de ses confessions : Dan Reed est capable de si belles choses lorsqu’il délaisse ses introspections masturbatoires que l’on peut avoir la dent dure avec lui lorsqu’il s’acharne à sortir ses bluettes insipides en solo. "Fight Another Day", était mon album préféré de 2016, "Confessions" est ma déception n°1 de 2017. Décevant, au regard du potentiel de ce grand bonhomme.