Avec la précision d’un métronome, Klogr nous revient avec un troisième album, "Keystone", chargé de confirmer la bonne impression que ses efforts précédents nous avaient laissée. Si les Italiens revendiquent le qualificatif un peu fourre-tout de metal alternatif, il faut comprendre qu'ils jouent un heavy metal très moderne qui sait s’enrichir d’influences néo metal, metal progressif et post grunge. Pour faire passer cet énoncé un peu indigeste, il est plus simple d'illustrer l’univers de Klogr en évoquant les influences citées par le groupe : Metallica, Alter Bridge, Tool, Alice in Chains, pour que tout de suite cela devienne plus sexy ! Un sentiment qui est largement confirmé par l’écoute de ce "Keystone".
Car il faut avouer qu'avec ce dernier disque en date, le groupe italien s’impose comme un très sérieux acteur de la scène metal moderne, démontrant des qualités indéniables, au rang desquelles on peut notamment citer un son puissant et précis et des musiciens pétris de qualités. L’interprétation dans son ensemble est de haute volée, même s’il convient de mettre tout particulièrement en exergue les guitares et les vocaux.
Le chant, au-delà de son aspect très légèrement "mono-registre", constitue un réel atout pour le groupe. Puissante et vectrice d’émotions, la voix de Gabriele Rustichelli apporte crédibilité et efficacité aux Italiens, mais il serait toutefois souhaitable que Gabriele s'essaye à moduler un tout petit peu plus. Il en est clairement capable, comme il en fait la démonstration sur 'Dark Tides', 'Drag You Back' et 'Technocracy'. Sur ce dernier titre, ses vocaux se rapprochent un peu de ceux de Stephen Percy (Ratt) qui, paradoxalement, n’est pourtant pas un parangon de diversité.
Les guitares participent également grandement à faire de Klogr un groupe sur lequel il faut compter. La qualité de leur son, la précision de leurs interventions et leur fluidité se font notamment sentir à travers les très belles parties qui enrichissent 'Prison Of Light' ou bien 'Something’s In The Air'. Citons également l’excellent 'Dark Tides', qui commence comme une ballade émouvante pour évoluer par la suite à la manière d’un roller coaster, tout en évoquant un Bang Tango survolté et ayant alourdi son propos. Il en va de même avec le très bon et déjà cité 'Something’s In The Air', dont le riff imparable et la lourdeur parfaitement maîtrisée sont du meilleur effet.
Les légères réserves évoquées sur le chant ne sont pas en mesure de nous faire bouder notre plaisir : "Keystone" est un album riche et très bien construit qui doit être à même de séduire un large panel d’auditeurs.