Qu’est donc devenu le premier guitariste de Genesis, qui avait si fortement influencé "Trespass" ? Il n’est pas resté inactif, comme le montrent ses très nombreuses productions, dans un domaine parfois proche de Genesis ("The Geese and the Ghost", avec Mike Rutherford et Phil Collins !), parfois dans un domaine plus pop mais moins réussi, plus contraint ("Wise After the Event", "Invisible Men"), mais aussi dans la musique élecronique ("1984"), dans les musiques de publicité, et le plus souvent dans des pièces intimistes guitare ou piano (une dizaine d’albums "Private Parts & Pieces" tout de même, dans lesquels Phillips nous montre son goût pour l’utilisation de la guitare douze cordes, en restant de facture très classique mais pas du tout inintéressante).
Quid donc de ce “Slow Dance”, se présentant sous forme d’un unique morceau en deux parties d’une vingtaine de minutes ?
Ce qui frappe d’emblée, c’est la mise en avant des claviers, sur un lent thème musical qu’on retrouvera tout au long de l’album, car “Slow Dance” est vraiment composé comme du classique : thème principal, variations, disgression, retour au thème principal différemment orchestré, etc ... Coté composition, rien à dire, c’est du travail d’orfèvre, arrangé classique (harpe, hautbois, clarinette ... et un peu de douze cordes, on ne renie pas ses origines ! ), avec des percussions synthétiques. L’ensemble se reçoit simplement et coule tout seul.
Evidemment, les amateurs de métal ou de rock pur jus passeront leur chemin, car l’énervement musical n’est pas dans les horizons du compositeur ! Mais ce "Slow Dance" tient malgré tout bien la route et se laisse réécouter sans lassitude. Les amateurs retrouveront dans la fin de la deuxième partie des accents du début de 'White Mountain' ("Trespass") ...