Ensiferum est l'un des groupes fers de lance du style metal viking, cette rencontre d'une musique puissante avec des éléments traditionnels du folklore nordique sur laquelle se posent des textes parlant essentiellement de mythologie. Mine de rien, le groupe fête ses vingt-deux ans d'existence et, après le tumulte souvent fréquent des changements de line up, revient avec la sortie de "Two Paths".
Dans ce nouvel album, pas de place pour la fioriture, tout rime avec efficacité après une introduction symphonique somme toute classique dans ce genre d'album, histoire de planter le décor. Les Finlandais avaient d'ailleurs déjà dévoilé un premier titre 'For Those About To Fight For Metal' sous la forme d'un hymne hommage dédié à tous ceux qui défendent le style. Les structures speed, alliées à la voix gutturale de Pettri Llindross à laquelle s'ajoutent des chœurs, accentuent le caractère bien trempé du groupe. Dès le début de l'album, l'auditeur est planté au milieu de champs de bataille ('Way Of The Warrior') sans temps mort et sous une forme très metal classique avec peu d'éléments folks. C'est à partir de 'Tow Paths' que l'album prend une tournure plus conceptuelle avec l'apparition de l'accordéon et du violon superbement amenée sur une alternance de chant clair et de grunts qu'accompagne un magnifique solo de guitare.
Ces éléments typiques forgent une imagerie très forte et donnent une couleur bien particulière à l'album qui offre peu de respiration. Les voix des différents chanteurs qui revêtent des techniques multiples font penser à l'intervention de plusieurs personnages qui se répondent ('King Of Storms') apportant une scénographie dense à la musique qui laisse ainsi place à l'imagination. Certains titres toutefois abordent un autre angle presque festif comme 'Don't You Say' avec son violon mutin et son intervention féminine qui aura ensuite tous les honneurs du magnifique 'I Will Never Kneel'. L'album se conclut de manière plus folklorique à l'image de l'introduction.
Sans être profondément innovant, ni trop cliché, "Two Paths" prouve que Ensiferum maîtrise son sujet en composant et interprétant de haute volée des hymnes qui au fil des écoutes finissent par se graver dans l'esprit. L'album jouit d'une belle production mettant en valeur à la fois une rythmique plus subtile qu'il n'y paraît ainsi que les instruments traditionnels qui sans être envahissants apportent leur pierre à l'édifice. Cette nouvelle offrande constitue un rite initiatique à ce genre, permettant à ceux qui ne le connaissent pas de s'y familiariser et de découvrir des richesses insoupçonnées permettant de se créer ses propres histoires. Les fans quant à eux pourraient rester sur leur faim par manque de nouveautés.