Deux ans après leur premier album éponyme, voici le retour du trio quatre étoiles réuni par Frontiers autour de Deen Castronovo batteur chez Journey, Hardline et Bad English et enrôlé chez Steve Vai, Marty Freedman et Ozzy, excusez du peu. Accompagné de ses deux fidèles complices, Jack Blades, bassiste chez Night Ranger et Damn Yankees et Doug Aldrich, guitariste chez Dio, House Of Lords et Whitesnake - là aussi, respect - il nous propose en cet été indien qui touche à sa fin un "Light In The Dark" que nous espérons tout aussi brillant que son grand frère.
La production de cet opus de hard rock mélodique est assurée par le (désormais seul et unique chez Fontiers ?) chef artificier Allessandro Del Vecchio. L’Italien assure ici une prestation remarquable faisant parfaitement ressortir la frappe musclée de Castronovo et la luminosité des soli d’Aldrich. Ces derniers, magnifiques, sont un atout majeur du combo, tout comme la voix du premier nommé. Elle est en parfaite adéquation avec les ambiances que les compositions souhaitent insuffler.
Question comparaisons, forcément, dans la mesure où on a bien compris depuis le premier album que c’est Castronovo qui menait le bal, on pense au groupe dans lequel il a officié. Journey est donc présent ici, et présent partout. Le combo américain parsème son influence mélodieuse talentueuse sur les morceaux punchy comme l’excellent 'Light In The Dark', les titres heavy comme le sombre et beau 'Freedom', les partitions rapides comme 'Ride On' qui évoque également le Riot mélodieux de "Fire Down Under". Il est aussi là, en filigrane, derrière les deux ballades - 'I Wouldn’t Change A Thing' est un modèle du genre - et les plages plus AOR comme les galvanisants 'Don’t Surrender' et 'Running On The Edge'.
Il est toutefois regrettable que ce talent mélodique soit moins en verve sur quelques autres morceaux comme 'Take You Down', 'Can’t Run Away From Love' (la seconde ballade), 'Another Chance', 'Falling Apart' et 'The Storm Inside' qui se laissent écouter mais qui restent en retrait des compositions précitées. Regrettable est même un faible mot puisque ces coups de moins bien sont au nombre de cinq, et que sur un onze titres ça commence à faire beaucoup. Heureusement, sur la version de luxe de l’album figurent quatre compositions live extraites de l’album précédent. Elles proviennent du premier concert du groupe, prestation ayant eu lieu à Milan, et sont vraiment de grande qualité, tout comme l’opus dont elles sont issues.
Comparer les deux disques nous emmène, vous l’aurez compris, à pencher plutôt de ce fait du côté de la déception. Las, nous sommes semble-t-il dans l’obligation de constater que la barre était trop haute. Il en est donc ainsi de "Light In The Dark", il peut arborer l’estampille d’un album correct, mais pas celle d’un opus à marquer d’une pierre blanche.