Voilà un groupe dont l'histoire est déjà tourmentée. Entre les changements d'effectif, les séparations et les reformations, on peut dire que The Darkness ne se repose pas sur les lauriers d'un succès acquis dès leur entrée en lice, il y a maintenant 15 ans. A l'occasion de cette nouvelle livraison, les frères Hawkins s'offrent les services du fils de Roger Taylor, batteur historique de Queen en la personne de Rufus Tiger Taylor qui lui-même accompagne son père et Queen.
En 10 titres et 4 bonus, The Darkness continue donc son petit bonhomme de chemin et celui-ci commence sur les chapeaux de roues avec 'All The Pretty Girls'. Premier single et morceau d'une énergie débordante sur lequel la basse de Franckie Poullain groove comme jamais. Le refrain au chant suraigu et enthousiasmant de Justin, les aboiements qui rappellent que la bande ne se prend surtout pas au sérieux, le riff très classique, ancré dans les eighties, tout permet d'affirmer que le quatuor n'a rien perdu de sa fougue et même que l'apport du nouveau membre lui donne un regain de vigueur salutaire. 'Southern Train ' est une espèce de cavalcade effrénée qui confirme la patate de ce groupe qui peu à peu s'amoindrit au fil de l'album.
'Why Don't The Beautiful Cry ?' est une sorte de ballade d'une mièvrerie pleine d'un soleil, un soir d'été sur la plage sans prétention mais au solo agréable. Le hard rock se veut un peu plus métallique avec 'Japanese Prisoner Of Love' et ses riffs presque punkisants. 'I Wish I Was In Heaven' est agaçant avec son chant hyper haut et une mélodie tellement accrocheuse. Ce titre illustre ce qui dérange avec cet album. Une telle spontanéité affichée, sans prétention avec une efficacité qui atteint une certaine grâce avec des recettes, toujours les mêmes, qui n'ont rien de novatrices et une impression que les Hawkins ne font finalement aucun effort. Les bonus sont assez anecdotiques dans un style tantôt pur hard rock des familles, tantôt psychédélique. 'Uniball' sort du lot avec son refrain qui évoque un Radiohead avec un Thom Yorke et un Ed O'Brien qui auraient mis les doigts dans la prise.
"Pinewood Smile" est un album qui passe assez bien, malgré son manque d'originalité. The Darkness manque un peu de souffle mais livre une musique pleine d'énergie et de bonne humeur, sans prise de tête.