Très actif sur la scène canadienne de 1983 à 1991 avec deux albums à son actif, le groupe Boulevard se remet en circulation après un stop de 25 années sous l’impulsion de son fondateur saxophoniste Mark Holden en nous proposant un opus de 11 titres ("Luminescence") toujours ancré dans un style AOR.
Le ton est donné dès l’entame avec un ‘Out of The Blue’ mainstream en diable, avec sa belle intro aux cuivres montrant un dynamisme qui peut rappeler Toto dans sa période "Isolation". Avec une production précise et une interprétation sans faille, ce titre a tout pour se faire une place sur les ondes radio. La majeure partie des pistes est ainsi d’un accès plaisamment immédiat et il est difficile de ne pas taper du pied / hocher la tête (rayer la mention inutile ou associer les deux).
L’efficacité des refrains (‘Laugh or Cry’, ‘Running Low’...), les petits gimmicks bien placés (le piano de ‘Life is a Beautiful Thing’), les petites touches de sax (‘Don’t Stop The Music’, ‘I Can’t Tell You Why’) sont autant de détails plaisants qui renforcent le caractère sympathique de l’album.
C’est sur la durée que les limites apparaissent - au bout de cinq ou six titres extrêmement maîtrisés, le manque d’originalité se fait sentir et les formatages se révèlent : la ballade ‘What I’d Give’ est parcourue de ficelles évidentes, ‘I Can’t Tell You Why’ possède un refrain d’une grande banalité, ‘What are you Waiting for ?’ apparaît propret et convenu... Une impression de déjà-entendu prégnante due au formatage et au très faible développement des parties instrumentales se fait insidieusement sentir et déprécie quelque peu la bonne impression première.
La conséquence est que ce "Luminescence" d’un abord avenant, qui peut très facilement être mis entre toutes les oreilles, a probablement une durée de vie limitée... Le savoir-faire a ses limites !