La Hollande, « l’autre pays du néo-progressif » (le premier étant probablement l’Angleterre qui a vu naître le genre, la Pologne fait encore figure de challenger). Avec des groupes comme Cliffhanger, Flamborough Head ou encore Knight Area, la Hollande a fortement contribué à faire perdurer un genre que beaucoup auraient aimé voir disparaître avec les années 80 mais voilà, il faut se faire une raison, le « néo-prog », comme on l’appelle parfois, est toujours là et tant mieux diront certains.
Emerald fait donc partie de ces nombreux groupes, hollandais entre autres, qui préfèrent mettre en avant l’aspect mélodique de leur musique plutôt que la complexité technique souvent associée au mouvement progressif. Avons-nous affaire à un bon album pour autant ? Difficile de trancher parce que ceux qui aiment le néo-progressif lui trouveront sans doute d’indéniables qualités mélodiques mais, il faut bien l’avouer, l’on retrouve également les défauts fréquemment liés au genre, à savoir un manque flagrant d’originalité ainsi qu'une certaine linéarité dans la structure musicale des compositions.
Au niveau des influences, on notera celle d’IQ (évidemment), de Genesis (normal) mais aussi de Pink Floyd (dans certaines parties chantées) ou encore de Phil Collins (pour les ballades sirupeuses, merci, mais on aurait pu s’en passer). Le groupe est à son meilleur quand il se lâche (trop rarement à mon avis) dans des joutes instrumentales entre les claviers et les guitares, en revanche, les parties chantées sombrent parfois dans la facilité et la mièvrerie, ce qui a tendance à gâcher malheureusement le reste.
Bref, « Crown of creation » est un album qui plaira aux amateurs purs et durs de néo-progressif « classique » (ceux qui défendent Like Wendy envers et contre tous par exemple), les autres risquent fort de s’ennuyer fermement pour rester poli.